Est-ce lié à la crise du système démocratique occidental, à un phénomène générationnel, à un mal-être spécifiquement français? La hausse de l’abstention pose beaucoup de questions et aucune réponse ne semble pour l’instant consensuelle. Revue de quelques analyses récentes pour s’en faire une idée dans ce premier volet d’une série sur les enjeux de la présidentielle française de 2022.
Jusqu’ici, elle semblait résister au désintérêt croissant des électeurs pour la politique: mais la nouveauté cette année est que même l’élection présidentielle semble frappée et ne plus mobiliser comme avant l’attention des électeurs malgré la focalisation habituelle des médias sur elle. C’est ce que tente d’analyser la directrice de BVA Adelaïde Zulfikarpasic dans une note à la Fondation Jean Jaurès: «On pourrait plutôt s’attendre à ce que, à cette échéance de la présidentielle, la ‘courbe de l’intérêt’ pour l’élection ne fasse plus que progresser jusqu’au jour J. Là, non seulement elle ralentit, mais elle semble même amorcer un déclin». Ce manque d’intérêt supérieur aux élections précédentes fait même que, à mi-février, «moins d’un Français sur deux (43%)« sait «que l’élection présidentielle aura lieu dans moins de deux mois». Ce phénomène […]