Président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Thierry Beaudet est envisagé pour le poste de Premier ministre par Emmanuel Macron, mardi 3 septembre. Après Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve ou encore Karim Bouamrane, le nom de Thierry Beaudet, inconnu en politique, circule pour Matignon. Peu connu du grand public, l’instituteur de formation, âgé de 62 ans, a été élu en mai 2021 pour être le président de la troisième chambre de la République, le CESE. Il pourrait représenter la société civile (associations, syndicats et organisations patronales). Engagé, il a présidé la MGEN de 2009 à 2016, puis la Fédération nationale de la mutualité française de 2016 à 2021, rappelle Le Parisien. Il est désormais présenté comme "une option très sérieuse" pour Matignon, confie l’entourage d’Emmanuel Macron.

Président du CESE depuis 2021

Après son élection à la tête du CESE, il avait exposé les grandes orientations du Conseil lors d’une interview pour franceinfo. Il avait expliqué qu’il souhaitait se concentrer sur trois grands axes : l’accès aux services publics, la manière d’apprendre, de travailler et de se déplacer et les "grandes transitions comme le défi climatique". Il travaillait à une nouvelle candidature au CESE et a contribué, durant sa mandature, à mieux faire connaître le Conseil, notamment lors de la convention citoyenne sur la fin de vie.

Fin juin 2024, Thierry Beaudet avait été interrogé par La Tribune, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, décidée par Emmanuel Macron après les élections européennes. "Je n’ai pas compris cette décision" qui "plonge la France dans une crise politique et démocratique sans précédent", avait-il déclaré. Le 24 juillet, après les deux tours des élections législatives, il avait insisté sur le rôle du CESE qui doit, selon lui, porter "la voix des organisations de la société civile, leurs expériences concrètes et les solutions pour répondre aux besoins de nos concitoyens". Il avait appelé les décideurs politiques à engager des "compromis utiles au pays".

Pas de soutien politique pour Thierry Beaudet

Sur le plan politique, Thierry Beaudet a pris position en faveur de l’euthanasie et contre la loi immigration, contre laquelle il a manifesté, indique Le Parisien. Depuis que son nom a fuité dans la presse, de nombreux représentants politiques ont indiqué qu’il n’était pas le bon choix pour devenir Premier ministre. Ainsi, sur RTL, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, a estimé que "Thierry Beaudet est à la tête d’un organisme inutile" et que "s’il était nommé, il serait l’outil d’Emmanuel Macron pour contourner le choix des Français". Il ne suscite pas l’adhésion d’Éric Ciotti, qui le présente comme l’un des des leurres que le président de la République agite, rapporte Le Figaro. Pour Olivier Marleix, ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, il faut nommer un Premier ministre de droite. À gauche, la socialiste Carole Delga, présidente de la région Occitanie et de l’association Régions de France, a aussi rejeté l’hypothèse de Thierry Beaudet, arguant que "son manque d’expérience est assez pénalisant ".