« L’avenir appartient à ceux qui tiennent. » C’est avec ces mots que Bruno Retailleau a officialisé, ce mercredi 12 février, sa candidature à la présidence des Républicains (LR). Dans un courrier prévu aux membres du parti, relayé par Le Figaro, il déclare : « J’ai décidé de me porter candidat à la présidence des Républicains […] Aujourd’hui, je veux faire pour mon parti ce que je fais à la tête de mon ministère : parler vrai et agir vite. »
Le ministre de l’Intérieur ambitionne ainsi de reprendre la tête du parti, dont la présidence est vacante depuis le départ d’Éric Ciotti en septembre dernier. « Alors qu’elle était donnée pour morte, la droite retrouve aujourd’hui des couleurs et de la vigueur », a affirmé Bruno Retailleau dans sa lettre. Le locataire de la place Beauvau estime par ailleurs que « la droite est de nouveau écoutée » et qu’elle « est capable de gagner ».
En route pour la guerre des chefs ?
Alors que Laurent Wauquiez affiche ses ambitions pour LR, Bruno Retailleau rejette toute idée de « nouvelle guerre des chefs ». « Je ne veux pas de nouvelles déchirures et de nouvelles blessures dans notre parti », a-t-il affirmé, assurant qu’il ne se prêterait pas « au jeu des petites phrases ». Il a également précisé : « Je n’en prononcerai aucune contre mes concurrents et ne participerai pas à des débats publics avec les autres candidats. […] Je ne suis candidat contre personne. »
Jusqu’ici, l’ex-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes prônait l’unité. La montée en popularité de Bruno Retailleau ? « C’est une excellente nouvelle » , assure-t-il encore sur BFMTV-RMC mardi 4 février. Mais le ton a radicalement changé le soir même lors d’un dîner avec l’intéressé. « Il y avait un accord entre nous : à toi d’incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique. Si vous rompez cet accord, vous porterez la responsabilité d’allumer une guerre des chefs qui sera dévastatrice », aurait prévenu Laurent Wauquiez. Pourtant, malgré cette mise en garde, Bruno Retailleau, ancien cadre du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, est bel et bien candidat.
Dans la peau du favori ?
Bruno Retailleau a rapidement esquissé les grandes lignes de son programme. Dans sa lettre, l’ancien sénateur vendéen affirme donner la priorité à « l’ordre », à la lutte contre « le laxisme qui tue » et contre « l’assistanat qui rabaisse ». Se présentant comme « un homme de droite qui porte des convictions », il s’engage à « faire gagner nos idées » et à « rassembler » le parti.
Cette élection revêt un tout autre enjeu pour lui par rapport au Congrès de décembre 2022, où il s’était présenté en outsider. À l’époque, il avait atteint le deuxième tour mais s’était incliné face à Éric Ciotti, qui l’avait emporté avec 53,7% des voix contre 46,3%. Depuis, la donne a changé : Éric Ciotti, en s’alliant avec le Rassemblement national lors des législatives de 2024, s’est mis à dos une grande partie de son camp. Le ministre de l’Intérieur est donc dans une position très différente cette fois-ci pour prendre les commandes de la droite.