Ce dimanche 24 avril a été marqué par la réélection d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen qui, pour la troisième fois, perd une élection présidentielle. Si les urnes ont parlé et que, via le vote, la France a dit non à l’extrême droite, l’abstention n’en est pas moins très élevée. Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième et ayant récolté 22% des voix lors du premier tour du scrutin, espère jouer un rôle majeur pour les prochaines élections législatives.
Emmanuel Macron réélu président
Cinq années de plus. Emmanuel Macron a été réélu président de la République, avec 58,54% des voix face à Marine Le Pen (41,46%). À 44 ans, il devient le premier président sortant reconduit hors cohabitation, depuis l’adoption du vote au suffrage universel direct en 1962, remarque France Bleu. Il y a cinq ans, lors des précédentes élections présidentielles, Emmanuel Macron avait battu sa rivale du Rassemblement national, récoltant 66,1% des voix contre 33,9%, poursuit la radio locale. C’est par ailleurs le meilleur résultat jamais atteint par un candidat d’extrême droite à l’Élysée. Dans son discours, Emmanuel Macron a déclaré qu’il n’était “plus le candidat d’un camp mais le président de toutes et tous”. Et de rappeler : “Je sais que pour nombre de nos compatriotes qui ont choisi aujourd’hui l’extrême droite, la colère et les désaccords qui les ont conduits à voter pour ce projet doivent aussi trouver une réponse. Ce sera ma responsabilité et celle de ceux qui m’entourent.”
Un scrutin marqué par l’abstention
L’abstention a été forte lors de ce second tour : 28 % du corps électoral, ce qui est un record pour une élection présidentielle, note Le Monde. Au total, cela représente 13,6 millions d’électeurs et électrices, précise le quotidien. À noter également : 2,2 millions de bulletins blancs ou nuls. En vertu des règles actuelles, le vote blanc est décompté à part mais ne fait pas partie des suffrages exprimés, rappelle Le Monde. Comme le souligne Mediapart, nous ne sommes pas si loin du record d’abstention de 1969 (31%), où l’électorat avait boudé le duel Poher-Pompidou.
Le nouvel échec de Marine Le Pen
Avec 41,46% des suffrages, Marine Le Pen a échoué à conquérir l’Elysée, note Le Monde. C’est la troisième fois que la candidate du Rassemblement national ne parvient pas à décrocher la présidence de la République française. En 2017, elle avait obtenu 33,9% des suffrages : elle a donc progressé de plus de 7 points. Cette année, au deuxième tour, elle a récolté plus de 13,2 millions de voix (18,7 millions pour Emmanuel Macron). Elle n’a pas hésité à faire passer sa défaite pour un succès, écrit le quotidien : “Les idées que nous représentons arrivent à des sommets, a-t-elle déclaré, et des millions de nos compatriotes ont fait le choix du camp national et du changement.” Le candidat d’extrême droite Éric Zemmour, lui, n’a pas hésité à lancer : “C’est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen.”
Mélenchon vise les législatives
Le candidat de La France insoumise arrivé en troisième position du premier tour du scrutin présidentiel, s’est réjoui de la défaite du Rassemblement national mais pas vraiment de la victoire d’Emmanuel Macron. “Les urnes ont tranché : madame Le Pen est battue. La France a refusé clairement de lui confier son avenir, et c’est une très bonne nouvelle”, a-t-il martelé. Et de fustiger le nouveau président réélu : “Monsieur Macron est le plus mal élu des présidents de la Ve République. (…) Il surnage dans un océan d’abstention, de bulletins blancs et nuls.” Il donne rendez-vous à ses électeurs pour les législatives, note France Info : “À toutes et à tous, je dis : ‘Ne vous résignez pas !’ Au contraire ! Entrez dans l’action, franchement, massivement. La démocratie peut nous donner massivement le moyen de changer de cap. Le troisième tour commence ce soir. Les 12 et 19 juin ont lieu les législatives, vous pouvez battre monsieur Macron et choisir un autre chemin. Un autre monde est encore possible si vous élisez une majorité de la nouvelle Union populaire.”
Valls, toujours là…
L’ancien Premier ministre a été aperçu, dimanche soir, avec les plus proches soutiens d’Emmanuel Macron lors du discours de victoire de ce dernier, note Libération, qui titre son article de la manière suivante : “Comment Manuel Valls s’est tapé l’incruste au premier rang de la soirée de victoire d’Emmanuel Macron.” “(Ne) me lancez pas sur Manuel Valls, je risque d’être désagréable. Et en ces temps de rassemblement…”, a confié un Marcheur auprès du quotidien. Et d’ajouter : “Le mec se fait élire [en 2017] à 69 voix près grâce à nous, nous donne des leçons pendant deux ans, se barre en nous snobant pour prendre Barcelone avec le succès que l’on sait, et maintenant il revient en espérant une circo(nscription) gagnable dans un fauteuil ?”.