L’ex-présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a été auditionnée par la commission d’enquête parlementaire relative aux ingérences étrangères dans la politique française sur son emprunt à une banque tchéco-russe en 2014. Le lendemain, Emmanuel Macron a parlé de “décivilisation” pour qualifier les violences dans la société. Jeudi, le président de la République était dans le Nord, afin de rendre hommage aux trois policiers tués lors d’un accident de la route, cinq jours auparavant. Sa Première ministre, Élisabeth Borne, est, quant à elle revenue, sur différents points d’actualité, dans un entretien accordé à Radio J dimanche. Dans la soirée, la Turquie a appris la réélection de son président sortant, Recep Tayyip Erdogan.

Quatre heures d’audition

Marine Le Pen a été interrogée pendant quatre heures, mercredi 24 mai, à propos du prêt contracté auprès d’ une banque tchéco-russe en 2014. Jusqu’à sa faillite en 2016, la First Czech Russian Bank (FCRB) était particulièrement proche du Kremlin, d’où les nombreuses questions posées par les membres de la commission d’enquête parlementaire relative aux ingérences étrangères dans la politique française. Selon Marianne, celles-ci sont pour beaucoup restées sans réponse, l’ex-présidente du Rassemblement national insistant dès que possible sur le fait que “si cela [l]’avait engagée à quoi que ce soit, [elle] n’aurais pas signé”. Et de souligner : “J’ai signé avec une banque, pas avec Poutine !”

“Processus de décivilisation”

Pour qualifier les violences qui gangrènent la société, le président de la République a parlé de “processus de décivilisation”, lors du Conseil des ministres du mercredi 24 mai. Pour franceinfo, le sociologue protestant jean Viard revient sur les origines du terme “décivilisation”. Pour lui, la société n’est pas confrontée à une phase de décivilisation. “Je pense qu’on est en train de changer de civilisation. C’est ce que dit aussi Edgar Morin, qui a écrit plusieurs livres sur ce thème […]. On était dans une civilisation de l’industrie, du progrès, qui devait aller de l’avant, allonger la vie, vivre plus longtemps, qui nous a fait faire des choses merveilleuses, et qui, en même temps, nous a fait faire une crise considérable vis-à-vis de la nature. On a changé”, explique celui qui a rencontré Emmanuel Macron avec des confrères sociologues, la veille de sa déclaration. Pour Jean Viard, “on est dans une civilisation qui est dirigée par la nature, c’est la nature qui fait l’histoire, c’est l’accélération du réchauffement climatique, des incendies, de la montée des eaux, de certaines maladies, etc. Et l’homme va courir après la conséquence des travaux de nos anciens, pour essayer de refaire un monde vivable. Donc, c’est une bifurcation”.

Hommage aux policiers

Emmanuel Macron s’est rendu dans le Nord, jeudi 25 mai, où s’est tenu l’hommage aux trois policiers du commissariat de Roubaix tués “par un chauffard” lors d’un accident de la route à Villeneuve-d’Ascq, dimanche 21 mai. Saluant “tous ceux qui risquent leur vie et parfois la perdent pour en sauver tant d’autres”. Auparavant, le chef de l’État avait rencontré les familles des victimes et leurs collègues, relate France Bleu.

Élisabeth Borne à la radio

Dimanche 28 mai, la Première ministre a été interviewée par Radio J. L’occasion pour Élisabeth Borne de faire un tour des sujets clés du moment. Au passage, elle a qualifié le Rassemblement national de Marine Le Pen d’“héritier de Pétain”. “Je pense qu’il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes (…). Je pense qu’un changement de nom ne change pas les idées, les racines”, a-t-elle développé, avec dans le viseur le fait que l’ex-cheffe de file du RN n’a jamais dénoncé “ce qu’ont pu être les positions historiques de son parti”, souligne Le Parisien. En matière d’immigration, elle a estimé que les décisions devaient être prises au niveau de l’Europe, quand des membres du parti Les Républicains demandent l’inscription dans la Constitution de la possibilité de déroger au droit européen quand “les intérêts fondamentaux de la nation” sont en jeu. À propos de la dette, Élisabeth Borne a déclaré : « Je pense qu’on mène des réformes, on a présenté récemment une trajectoire de nos finances jusqu’en 2027 dans laquelle on veut, comme le président de la République s’y était engagé, réduire notre déficit à 2,7 % (du PIB) en 2027.” Une trajectoire qui, selon elle, ne perd pas de vue l’engagement de réduction de la dette.

Recep Tayyip Erdogan réélu

Le président turc a été réélu, dimanche 28 mai, lors du second tour de la présidentielle. C’est son troisième mandat, rappelle franceinfo. Il était opposé à Kemal Kiliçdaroglu, le candidat de opposition. Dans le discours prononcé à la suite de son élection, le chef de l’État n’a pas changé l’attitude adoptée lors de sa campagne : opposer deux Turquie. Depuis vingt ans qu’il est au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan n’a eu de cesse d’attiser les divisions : entre les musulmans et les laïcs, entre les sunnites et les alévis, entre les Kurdes et les Turcs.