Après une semaine de pause, le procès reprend. Des dizaines de parties civiles doivent, à partir de mercredi 4 mai, témoigner à la barre. Elles tenteront de mettre des mots sur l’atrocité des crimes djihadistes, écrit Sud Ouest. Le rythme sera d’une douzaine d’auditions quotidiennes jusqu’au 12 mai, pour entendre les 91 rescapés ou proches des victimes qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis.
Alors que ce procès historique a débuté il y a huit mois, plusieurs membres du groupe américain Eagles of Death Metal, dont le concert au Bataclan le soir du 13 novembre 2015 avait été brusquement interrompu par les tirs de Kalachnikov, sont attendus. “Ils sont comme d’autres victimes, ils vivent avec leurs souvenirs douloureux, leur trauma. Ils se traînent avec les années un sentiment de culpabilité majeur, c’était leur concert”, explique l’avocate des membres du groupe, Me Claire Josserand-Schmidt à l’AFP. À l’automne, ses clients n’avaient pas pu être entendus, mais près de 350 personnes s’étaient succédé à la barre.
“Les gens avaient peur”
“À la barre, je vais raconter ce que j’ai vu, dit Eden Galindo, ex-guitariste des Eagles of Death Metal, au Journal du dimanche. J’ai vu tous ces regards sur les visages, en face de moi. Les gens avaient peur. Ils ne savaient pas ce qui était en train de se passer, ils ne pouvaient rien voir. Ils étaient poussés les uns contre les autres, puis contre la scène.”
“On n’aura peut-être pas les mêmes témoignages qu’en début d’audience. C’est difficile de faire abstraction de tout ce qui s’est passé pendant les débats”, dit à l’AFP Carole Damiani, directrice de Paris aide aux victimes, l’association qui accompagne les parties civiles au procès. Lorsque ces dernières auditions seront terminées, le procès entrera dans sa dernière ligne droite : le 13 mai commenceront les plaidoiries des avocats de parties civiles.