C’est un chapitre qui se clôt. Mercredi 29 juin, la cour d’assises de Paris a rendu le verdict d’un procès historique et pour l’Histoire : celui des attentats du 13-Novembre, survenus à Paris et à Saint-Denis qui ont tué 131 personnes, meurtri des familles entières et plongé toute la France (et même le monde) dans la douleur. Au 149e et dernier jour de ce procès-fleuve qui a commencé début septembre, indique Le Monde, Salah Abdeslam, le principal accusé des attentats et le seul survivant du commando effroyable, a été condamné à la perpétuité incompressible.
La cour n’a pas été “convaincue par ses déclarations évolutives”, rapporte La Croix. Notamment quand il a dit avoir renoncé à actionner son gilet explosif par “humanité”. La cour a en effet jugé que son gilet n’était pas “fonctionnel”. Par ailleurs Salah Abdeslam a été reconnu “coauteur” de “l’ensemble des crimes” perpétrés à Paris et Saint-Denis, y compris le massacre du Bataclan. Pour les 19 autres accusés, la cour d’assises a prononcé des peines allant de quatre ans dont un an ferme à la perpétuité.
Un verdict “complexe” mais “équilibré”
Concernant l’“homme au chapeau”, Mohamed Abrini, la cour a également suivi les réquisitions du parquet national antiterroriste (PNAT) et l’a condamné à la perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. S’agissant des autres accusés, ce sont des peines individualisées qui ont été prononcées, note La Croix. Et pour la plupart des inculpés, la cour a infligé des peines nettement moins sévères par rapport aux réquisitions du PNAT. En effet, la perpétuité avait été requise à l’encontre de Mohamed Bakkali (accusé d’être l’un des logisticiens des attentats), Sofien Ayary et Osama Krayem, les deux derniers étant des cadres de Daech. Mais, finalement, ils ont été condamnés à trente ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des deux tiers, relate La Croix.
Pour les “petites mains”, c’est-à-dire ceux qui ont apporté une aide (faux papiers, transport) aux terroristes, la cour a prononcé des peines qui leur permettront de sortir de prison ou d’éviter d’y retourner. Globalement, la presse fait état d’un verdict certes “complexe” mais “équilibré”, “nuancé”, voire même “indulgent” à l’égard des “petites mains”. Il fallait aussi rendre un verdict à la hauteur de la douleur incommensurable des victimes et de leurs familles. “Les témoignages à la barre de 397 parties civiles, qu’elles soient blessées, choquées ou endeuillées par la perte d’un proche, mais encore des policiers, primo-intervenants sur les scènes de crimes – tels les médecins des forces de police du RAID et de la BRI –, ont mis en exergue tant l’horreur des scènes de crimes découvertes que l’immensité des préjudices psychologiques persistants plus de six ans après les faits”, a déclaré la cour, citée par La Croix. “Il faut accepter de pleurer, parce que la douleur est là, malgré le verdict”, a indiqué une partie civile auprès de France Info.