À partir d’une question d’actualité, la « boussole de la FEP » propose des pistes de réflexion pour nourrir le sens de nos actions et tenter d’éclairer le sens des événements que nous traversons.
La parole
Jésus raconte l’histoire d’une noce où des jeunes femmes n’ont pas gardé assez d’huile dans leurs lampes pour éclairer l’entrée du marié. Puis, il dit : « Veillez et priez car vous ne connaissez ni le jour ni l’heure »
La Bible, évangile de Matthieu, chapitre 25 verset 13
Chemin de réflexion
Transformer la fatalité en espérance
Depuis toujours, deux conceptions du temps s’opposent : le temps cyclique et le temps linéaire. Le premier est assimilé au rythme de la nature, à l’alternance des saisons et des cultures. C’est le temps rassurant qui fait dire à l’homme qu’après l’hiver arrive le printemps et que le soleil l’emportera sur la nuit. Le temps linéaire, lui, concerne davantage l’histoire des femmes et des hommes, c’est un temps qui s’oriente vers une issue incertaine.
Mais voilà que la Terre bascule de l’un à l’autre : là où on l’imaginait reprendre sans cesse des forces pour continuer à servir l’humanité, on nous dit qu’elle s’épuise, qu’elle est à bout de course. Comme les femmes de la parabole, nous n’avons pas pris soin de notre « réserve d’huile » et ici ce n’est pas le marié qui s’annonce, mais un funeste destin. « Veillez-donc » nous dit le Christ, ne fermez pas vos yeux devant l’inéluctable, ne croyez pas en l’éternel recommencement, transformez la fatalité en espérance.
Brice Deymié, pasteur de l’Action Chrétienne en Orient à Beyrouth
Engagés maintenant
Dans les réunions, lorsque l’on néglige le minutage, plusieurs risques nous guettent : vouloir aborder tous les sujets et s’y perdre au point de ne rien décider ; penser que l’on a beaucoup de temps et reporter la décision à plus tard ; décider qu’ « on a toujours fait comme ça ! » et ne rien bouger.
Les résultats de l’accord de la COP 26, décevants pour beaucoup, font écho à cette difficulté à prendre un engagement clair et collectif pour la planète. « Veillez et priez car vous ne connaissez ni le jour ni l’heure », nous invite à prendre position ensemble et à agir dès à présent. La racine du mot « prière » est la même que celle de « précarité ». Prier, c’est reconnaître notre fragilité et trouver une inspiration, un souffle qui nous pousse à prendre soin des autres, de notre humanité et ainsi de notre maison commune, la planète. Au-delà, de nos actions individuelles, forts d’une prise de conscience collective, jeunes et vieux, nous nous relaierons pour veiller ensemble.
Rémi Droin, pasteur à To7- Toulouse Ouverture
Veiller, prier, et faire ensemble
Nous devons aujourd’hui faire face aux conséquences des dérèglements climatiques. François Gemene, membre du GIEC, affirmait au sortir de la – décevante – COP 26 : « Si on veut lutter contre le changement climatique, il faut faire son deuil de l’espoir d’un retour en arrière. Il faut accepter que ce que nous sommes en train de faire, c’est de limiter autant que possible les dommages. Mais ça vaut la peine. Chaque dixième de degré, ça représente des souffrances supplémentaires. ».
Nous savons combien la planète nous est précieuse. Chacune et chacun d’entre nous, patients, résidents, professionnels, bénévoles… habitants d’une même Terre, nous faisons tous l’expérience sensible de la richesse et de la fragilité du monde qui nous entoure. Alors que fera-t-on, ensemble ? Il est si difficile de s’écouter, de se comprendre, d’oser partager et construire face à des enjeux qui nous dépassent. Pourtant, c’est la seule solution : collectivement nous serons plus forts. Nos établissements peuvent devenir des lieux de débat, de formation et d’expérimentation de solutions concrètes. Il nous faut veiller ensemble, et agir ensemble.
Élisabeth Stehly-Touré, chargée de mission Développement Durable. Fondation John Bost
Des mots pour prier
Nous croyons au Dieu créateur qui nous appelle à travailler avec lui à l’établissement d’un avenir de justice, de paix et de joie.
Nous croyons au Dieu proche qui participe totalement à la vie de ce monde, partage son espérance et souffre de sa souffrance.
Nous croyons au Dieu qui s’identifie avec les pauvres et les opprimés, avec ceux qui voudraient croire et nous appellent à les accompagner dans leurs luttes.
Conseil Œcuménique des Églises. Document 9.7. Hanovre Août 1988. Extraits