Théoriquement, le budget 2026 aurait dû être présenté en Conseil des ministres avant le premier mardi d’octobre, soit… ce mardi 7 octobre. La crise politique en cours rendant impossible cette présentation, il est donc probable que la France soit dotée d’un budget après le 31 décembre, ce qui impliquerait nécessairement d’avoir recours à des lois spéciales.
Concrètement, le Parlement pourrait décider, comme cette année, de reporter à l’identique le budget 2025. L’autre option, toutefois moins probable, serait le dépôt d’un projet de budget par le gouvernement démissionnaire. Si, en principe, députés et sénateurs ne peuvent légiférer en l’absence d’un gouvernement de plein exercice, le Secrétariat général du gouvernement admettait toutefois en septembre que « la question de la possibilité juridique d’une activité législative avec un gouvernement démissionnaire est inédite et d’une résolution délicate ».
De nombreux contribuables perdants face à l’absence d’un nouveau budget
Dans les faits, l’absence d’un nouveau budget ne serait pas forcément aussi catastrophique qu’on peut l’entendre, puisque le budget 2025 serait probablement reporté à l’identique. Cependant, ce scénario ne serait pas favorable à tout le monde. En effet, les ménages soumis à l’impôt sur le revenu risquent d’en faire les frais.
En l’absence de revalorisation du barème, davantage de contribuables se retrouveraient imposés. Concrètement, si votre salaire a augmenté cette année, la note fiscale pourrait être plus salée l’an prochain. Un scénario déjà observé l’an dernier, après la chute du gouvernement Barnier avant qu’un nouveau budget ne vienne finalement corriger le tir. Rien ne dit qu’un futur exécutif en fera autant cette fois-ci.
Les entreprises, autre victime collatérale
Par ailleurs, les patrons de TPE/PME pourraient également être les premiers impactés par ce contexte incertain. Sans nouvelle loi de finances, plusieurs dispositifs d’aides ou d’exonérations risquent d’être gelés ou retardés. Les mesures prévues pour soutenir l’investissement ou alléger les charges sociales ne pourraient pas entrer en vigueur tant qu’un nouveau budget ne serait pas adopté.
Enfin, cette paralysie politique prolongée pourrait peser sur la confiance des marchés et compliquer la trajectoire de réduction du déficit public, déjà sous surveillance de Bruxelles.