La parole
Mettez-vous, chacun selon le don qu’il a reçu, au service les uns des autres, comme de bons administrateurs de la grâce de Dieu, variée en ses effets.
La Bible, Première lettre de Pierre ch. 4, verset 10
Chemin de réflexion
Solidaire, Local et Plaisir
Les confinements ont mis un coup d’arrêt à l’engagement de nombreux bénévoles : Trop risqué, trop âgé, fermeture de l’activité, vaccin encore à recevoir… Et maintenant ? Le mois de septembre sonne comme celui des (re)commencements. Mais comment se (re)lancer ? Comment décider de se mettre au service des autres, tout en s’écoutant soi-même : âge, santé, disponibilité, capacité ?…
Accepter que les autres nous reconnaissent des dons est un premier pas qui n’est pas toujours évident. Osons voir que le don rime souvent avec plaisir d’agir et que ce premier pas nous met déjà en relation avec d’autres. Et du coup, la question : quels « autres » pour moi ? Ma famille ? Les activités de mes petits-enfants ? Un club sportif ? Une association culturelle ? Un engagement de solidarité ? Mon quartier ? Mon village ? Mon église ? L’EHPAD, le Foyer d’accueil médicalisé proche de chez moi ?…
« Être au service les uns des autres » dit l’apôtre Pierre. La clé est peut-être là : autour de moi, ou dans les groupes que je fréquente, être à l’écoute des besoins qui rejoignent mes dons et me rendre disponible pour le service.
Isabelle Bousquet, pasteure. Fondation John Bost
Un cadeau à partager
Nous avons tous des talents, des dons variés et précieux. C’est ce qui nous permet de vivre, de respirer, de créer chaque jour, inspirés par ce que nous avons reçu de la vie, même si cela nous paraît parfois insignifiant, inutile. En faire profiter d’autres ? La période que nous vivons renforce peut-être les réticences que nous pouvions avoir à nous engager, peur de ne pas être à la hauteur, d’être déçu, de décevoir, d’être bousculés par une nouvelle expérience…
D’un autre côté, dans nos lieux de vie, nous ne savons pas toujours bien gérer le bénévolat, ou communiquer sur nos besoins et les présenter aux nouveaux venus. Quel cadeau, quel don, quel service pouvons-nous offrir aux autres par notre engagement bénévole ? Une présence bienveillante ? Un accueil mutuel, dans la grâce d’une rencontre qui permet à chacun de trouver sa place ? Soyons conscients et reconnaissants des dons que nous avons reçus et veillons à les mettre au service des autres. Dieu nous donne sa force dans ce chemin.
Rémi Droin, pasteur à To7-Toulouse ouverture
Choisir de servir
Récemment retraitée, j’ai mis à profit ma nouvelle disponibilité en intégrant un groupe de bénévoles enseignant le français à des personnes d’origine étrangère. Mais, la pandémie a perturbé et même temporairement interrompu les interventions.
Comment garder le lien avec les personnes aidées, comment entretenir notre motivation ? Cela m’a amenée à réfléchir sur le sens même du bénévolat.
N’est-il pas cette oasis de gratuité qu’il est nécessaire de conserver précieusement ? Être bénévole, c’est vouloir faire un bout de chemin avec la personne aidée avec le sentiment de recevoir quelque chose de cette personne. Pour un chrétien, c’est vouloir servir à la suite du Christ en utilisant les talents reçus, même si cela nécessite d’agir à contre-courant des mentalités actuelles. Le bénévolat n’est pas, bien-sûr, l’exclusivité du croyant. Toutes les raisons de s’engager au service de ceux qui vivent dans la précarité ont une égale valeur.
Être bénévole c’est donc aussi vouloir vivre en bonne entente les uns avec les autres dans le respect et la bienveillance.
La pensée de Saint Exupéry : « Aimer c’est regarder ensemble dans la même direction » sera notre force pour nous réengager et pourra inciter d’autres à suivre ce même élan.
Françoise Vivien, référente FLE Diaconat Protestant de Nantes
Des mots pour prier
Au milieu du monde, amarré dans notre temps, mêlé à mes sœurs et frères, Seigneur, fais de moi un repère, comme une pierre qui fait trébucher sur le chemin et qui réveille de l’engourdissement.
Oui, Seigneur, je me lèverai, non par orgueil, non pour être meilleur et parader avec mon intégrité, mais parce que ta loi est taillée au fond de moi et me pousse à partager mes dons. Donne-moi de témoigner ainsi que l’homme ne vit pas seulement par ce qu’il possède, qu’en lui d’autres désirs attendent d’être comblés.
Donne-moi d’écouter ceux qui me reconnaissent un don et d’entendre les besoins de ceux au service desquels je peux agir.