À partir d’une question d’actualité, la « boussole de la FEP » propose des pistes de réflexion pour nourrir le sens de nos actions et tenter d’éclairer le sens des événements que nous traversons.
La parole
Les disciples ont péché toute la nuit sans rien prendre.
Au petit matin, le Christ ressuscité (ils ne le reconnaissent pas) leur conseille de jeter leur filet à droite de la barque. Ils prennent tellement de poissons qu’ils ne peuvent plus le ramener. Sur le rivage, ils voient un feu de braise…
Jésus leur dit : « Apportez donc ces poissons que vous venez de prendre. »La Bible, Évangile de Jean, chapitre 21, verset 4
Chemin de réflexion
Le festin dépend donc de moi aussi
J’imagine assez bien la tête des disciples quand Jésus leur demande d’apporter un peu de leur pêche. Quoi ? Moi ? Je dois aussi apporter un peu de ce que je suis, un peu de ce que je sais faire ? Le festin en dépend ? Celui qui a vaincu la mort me dit que le festin de la vie est à construire ensemble ? C’est un message très fort qui redit le sens de chacune de nos présences au milieu des autres, quelles que soient nos capacités et nos incapacités.
Qu’est-ce que je suis prête à partager pour que ma vie, notre vie ensemble, ait la saveur d’un festin ? J’ai raconté cette histoire dans l’un de nos établissements. Patients et résidents, à cette question, ont très spontanément, et avec énergie, proposé leur sourire, leur camaraderie, leur écoute, leurs rires, leurs prières, leur endurance… et aussi leur capacité à faire des tiramisus au spéculos ! Et comme nous ajoutions dans un plat, à chaque réponse, des sablés en forme de poissons ou des chocolats, nous avons vraiment partagé un festin. Celui qui nous propose « d’apporter quelques poissons » propose aussi un sens à nos vies. Qu’Il en soit remercié.
Isabelle Bousquet, pasteure, Fondation John BOST
Nous offrir à lui
Nous nous demandons souvent ce que nous pouvons apporter lorsque nous sommes invités chez des amis. Mais nous interrogeons-nous aussi sur ce que nous pouvons offrir au Dieu tout-puissant devant qui nous nous sentons parfois désemparés, si petits ? Jésus a tout préparé pour le repas : du pain et des poissons qui grillent. Pourtant, Il demande à ses disciples d’apporter les poissons qu’ils viennent de capturer : ce texte nous montre que le Seigneur s’attend aussi à notre part !
Elle peut être simplement la confiance en attendant sa réponse mais elle n’est jamais la passivité : Dieu veut que nous soyons prêts à lui obéir, à nous offrir à lui pour qu’Il puisse nous utiliser comme Il le désire. Les disciples nous donnent un bel exemple d’obéissance : ils font seulement ce que Jésus leur demande, sans se poser de questions inutiles. Puis ils se réjouissent en mangeant avec lui, en l’écoutant leur parler et les instruire. Sommes-nous prêts à obéir au Seigneur avec cette simplicité de cœur ?
Mario Holderbaum et Bruno Landais, pasteurs, Église tzigane Vie et lumière
Des ressources insoupçonnées
Pour développer ses projets ambitieux, notre société sélectionne des personnes, jeunes, brillantes, en bonne santé, hyper compétentes, etc. Une marche en avant vers le toujours plus et le toujours mieux, mais à quel prix ? Après plus de quarante ans de service dans diverses œuvres et associations protestantes, j’ai découvert avec bonheur des lieux d’accueil ou beaucoup retrouvent leur dignité, la force de relever la tête, de dévoiler leurs ressources cachées.
J’ai appris que le respect des personnes est prioritaire, la reconnaissance des compétences est secondaire. J’ai vu des femmes et des hommes, considérés comme inaptes au travail, cheminer la main dans la main avec d’autres, très diplômés. J’ai vu des ressources insoupçonnées se révéler car elles étaient affranchies du sentiment d’inutilité. Nous avons tous quelque chose à apporter. En cette période de Pâques, je nous invite à laisser la parole du Christ ressusciter en chacun ce que les exigences de la vie contemporaine ont fait mourir.
Pasteur Bernard Gisquet, coordinateur des séjours Agapé Village
Des mots pour prier
Merci, Dieu, pour tous ces moments où mes lectures de la Bible, de récits ou d’essais me mettent en mouvement vers les autres avec la conviction de pouvoir apporter un peu de moi, un peu de mon travail.
Merci, Dieu, pour tous ces moments où les autres m’invitent, eux, de vive voix, à apporter ceci ou cela.
Comme les disciples qui ne t’avaient pas reconnu dans cet homme sur la berge,
donne-moi de relire ces rencontres, après-coup, comme des moments où tu te manifestes, où je peux expérimenter ta présence.
Merci pour ces moments où je reçois un sens pour ma vie qui me ressuscite à ta suite.