À partir d’une question d’actualité, la « boussole de la FEP » propose des pistes de réflexion pour nourrir le sens de nos actions et tenter d’éclairer le sens des événements que nous traversons.

La parole

Jésus raconte une parabole : « Lequel d’entre vous, s’il a cent brebis et qu’il en perde une, ne laisse pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée ? Et quand il l’a retrouvée, il la charge tout joyeux sur ses épaules, et, de retour à la maison, il réunit ses amis et ses voisins, et leur dit : “Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis qui était perdue !” »

La Bible, évangile de Luc chapitre 15, versets 4 à 6

Chemin de réflexion

Se réjouir de chaque réintégration

Se retourner et se retrouver seul parce que les autres sont déjà partis : partis travailler, partis accomplir une tâche que je ne connais pas, partis dans un éclat de rire pour une blague que je ne comprends pas, partis parce qu’ils se sont compris sur la destination et pas moi, partis sans moi… Une brebis qui n’a pas vu partir le troupeau, c’est plausible et si fréquent.
Quand la brebis distancée bêle, elle n’a aucune chance que le troupeau fasse demi-tour pour la réintégrer. Ainsi sont faites les brebis. Il faut un berger pour ce faire. Je fais le rêve d’un temps de Noël 2022 où dans les groupes humains où nous vivons, travaillons, faisons du sport ou des activités, nous saurons voir que tel ou tel est distancé, ou même absent, dans tous les sens possibles de ce mot.
Je fais le rêve d’un temps de Noël où nous nous réjouirons, comme le berger de l’histoire, à chaque fois que l’un des nôtres est réintégré, que ce soit toi, que ce soit moi. Cette joie est le projet de Dieu.

Isabelle Bousquet, pasteur, Fondation John Bost

 

Jamais seul !

Qui de nous ne s’est pas senti, un jour, profondément seul, livré à lui-même face une situation inextricable ? Avec peut-être ce sentiment étrange et douloureux que personne ne pourra nous comprendre, nous rejoindre, nous aider.
Et pourtant les voisins de l’immeuble et du quartier sont nombreux. Et pourtant les amis sur notre compte Facebook ne manquent pas. Des domaines de nos existences sont si intimes que parfois nous pensons qu’ils ne peuvent pas être partagés.
Qui s’intéressera à nous ? Qui sera cette oreille attentive ? Qui peut compatir ? Dans la parabole, la brebis perdue est connue, cherchée, appelée, reconnue. Elle a une valeur unique et précieuse aux yeux du berger ; ce qui explique qu’il est prêt à tout pour la retrouver.
Dans ces moments de solitude et de sentiment d’abandon, il est une présence aimante et bienveillante, discrète, parfois secrète, qui entend nos plaintes, nos peurs, nos appels. Il vient nous chercher, Celui que nous allons fêter à Noël car nous avons du prix à ses yeux, à jamais.

Denis Heller, pasteur. Fondation Diaconesses de Reuilly

 

Accueillir comme messager de Dieu celui qui vient me chercher

Cette histoire de recherche, à partir de la brebis retrouvée, met en évidence la préoccupation de Dieu vis-à-vis de ceux « qui manquent leur cible ». Puisque chacun d’entre nous est régulièrement dans cette situation, nous pouvons affirmer que Dieu nous cherche.
Et si Dieu venait nous chercher pour, à notre tour, aller chercher les « souffrants » afin de tenter de les soulager ? Être des ambassadeurs de Dieu, voilà la mission que tout chrétien porte dans son cœur.
Deux exemples concrets : L’ACAT, dont l’un des objectifs est de mettre en lumière la situation d’hommes et de femmes victimes de torture, réduits au silence dans leur pays, est en quelque sorte leur porte-parole, pour mobiliser l’opinion publique et porter leur situation dans la prière.
La Maison de Retraite Protestante, est également un lieu où les bénévoles vont « chercher » les résidents dans leur chambre pour qu’ils puissent assister au culte et être, chaque semaine, au « rendez-vous avec Dieu ». Pour ma part, lorsque que l’on vient me chercher, j’ai la certitude qu’il s’agit là d’un signe de Dieu…

Sylvette Poulet-Goffard, militante ACAT, membre du Diaconat Protestant de Nantes

 

Des mots pour prier

Notre Père, pour que ton nom soit sanctifié, donne-nous l’Esprit de sainteté.
Pour que ton règne vienne, choisis parmi nous des prophètes.
Pour que ta volonté soit faite, appelle des jeunes à te suivre.
Pour que ton pain soit partagé, choisis parmi nous des serviteurs pour le rompre.
Pour que nous vivions le pardon, donne-nous des témoins de ta tendresse.
Garde-nous de succomber à la tentation du découragement et accompagne-nous dans notre marche à la suite de Jésus, ton envoyé, ton fils et notre frère, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et toujours.