Elle l’emporte à 177 voix près, indique Le Monde. Qu’importe : Rachel Keke a été élue députée de la 7e circonscription du Val-de-Marne grâce à un score de 50,30% des suffrages exprimés. Investie par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), elle devance son adversaire soutenue par le camp présidentiel, Roxana Maracineanu, ex-ministre des Sports. “Ma victoire est historique”, a-t-elle déclaré, note le quotidien. “L’Assemblée nationale va trembler !”, a tweeté la nouvelle députée, partageant sur le réseau social une vidéo de joie après l’annonce des résultats, ses proches scandant : “Keke députée ! Rachel à l’Assemblée !”
“Une des vedettes de l’Assemblée”
Femme de chambre de 48 ans, Rachel Keke accède ainsi à une des fonctions les plus prestigieuses de la République, écrit Le Monde. Une première. Elle est l’un des visages du mouvement de grève des employées du nettoyage de l’hôtel Ibis (groupe Accor) des Batignolles, à Paris, qui a duré 22 mois et qui s’est soldé par une victoire des 20 salariées qui, sous statut de sous-traitance, réclamaient leur intégration au personnel de l’hôtel parisien et dénonçaient également leurs conditions de travail. Le 25 mai 2021 donc, Rachel Keke et ses 19 autres collègues obtenaient gain de cause.
Née en Côte d’Ivoire, puis arrivée en France à 26 ans, en 2000, elle est d’abord coiffeuse puis femme de chambre. Naturalisée française en 2015 et mère de cinq enfants, cette syndicaliste CGT a souvent répété qu’elle souhaitait faire entendre “la voix des sans-voix”, rapporte Le Monde. “Avec Rachel, l’Assemblée représenterait un peu mieux la population. C’est indispensable qu’un mouvement de gauche s’ancre dans les classes populaires et auprès de ceux qui vivent toutes les discriminations”, confiait à Libération le député insoumis de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel, durant l’entre-deux tours des législatives, certain qu’elle deviendra “une des vedettes de l’Assemblée.”