Désormais, la date est connue et elle est favorable à Rachida Dati. Ses avocats ont obtenu que la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris ne juge pas la ministre de la Culture avant les élections municipales dont les dates sont fixées aux 15 et 22 mars 2026. L’actuelle maire LR du VIIe arrondissement de Paris se lancera dans la course à la mairie de Paris sous les couleurs de la droite, ayant reçu l’investiture des Républicains. Au départ, le tribunal correctionnel de Paris proposait d’organiser le procès en novembre 2025. La juridiction a finalement fixé le calendrier du procès du 16 au 28 septembre 2026 pour « corruption et trafic d’influence passifs » et « recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance » dans une affaire avec l’ancien PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.
Alors qu’elle était eurodéputée, elle est soupçonnée d’avoir perçu 900 000 Euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil signées avec RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan. Le doute porte sur le travail réellement effectué, alors qu’elle avait un mandat politique et était avocate. Elle s’est exprimée à plusieurs reprises dans l’hémicycle européen sur des sujets qui concernaient l’automobile, sans préciser ses liens avec le groupe. « Le conflit d’intérêts est patent », estiment les magistrats du Parquet national financier au Parisien. Selon les juges d’instruction, cette démarche « s’apparente à du lobbying » et semble « incompatible tant avec son mandat qu’avec la profession d’avocat ».
Elle nie les faits
Rachida Dati interrogeait, fin juillet : « Président du plus grand groupe industriel automobile au monde, président des constructeurs européens, vous pensez que Carlos Ghosn avait besoin de moi ? ». Ce dernier, ancien PDG du constructeur automobile, est renvoyé pour corruption active, abus de pouvoirs sociaux et abus de confiance. Il est sous le coup d’un mandat d’arrêt depuis avril 2023 et s’est réfugié au Liban. L’homme de 71 ans, qui possède les nationalités française, libanaise et brésilienne, s’était d’abord enfui du Japon de façon rocambolesque, en 2019.
Tous deux nient les faits qui leur sont reprochés. Après de multiples recours pour s’extraire de cette procédure judiciaire, Rachida Dati tacle en juillet dernier : « Je suis mise en examen sur un rapport incomplet et des perquisitions illégales ». Par ailleurs, elle fait l’objet d’une enquête judiciaire sur une éventuelle non-déclaration de bijoux de luxe à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Les 19 pièces de joaillerie représenteraient un montant total de 420 000 Euros. Dans cette affaire révélée par Libération, elle conteste là encore toute irrégularité. « Je n’ai rien à régulariser. Je n’ai jamais été prise en défaut sur aucune déclaration. Donc ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer », avait-elle déclaré en mai sur France Inter.