Nous répondons à l’appel de l’Évangile à la liberté, à la responsabilité, à la sollicitude et à la solidarité envers les exclus, à la résistance face à l’arbitraire et aux injustices. Nous sommes foncièrement attachés aux valeurs d’une démocratie véritable: dignité de chaque personne, pluralité des opinions, équité, non-discrimination. Particulièrement inquiets devant les reculs de l’État de droit, des libertés et de l’égalité, et interpellés par notre propre docilité, nous appelons nos concitoyens à la vigilance critique.
Notre constat et notre analyse
L’évolution de la crise sanitaire a montré avec quelle facilité l’État de droit pouvait dériver vers un État autoritaire. Comme toute crise, elle révèle les tendances lourdes de notre société, ainsi que les contradictions qui la traversent. L’idéologie technicienne dicte sa loi: tout ce que l’on peut techniquement réaliser doit l’être aveuglément, sans discernement. Les peurs sont largement utilisées pour manipuler les consciences. Au nom d’une sacro-sainte sécurité sanitaire, l’État empiète peu à peu sur la sphère de la vie privée des citoyens: liberté de mouvement, activités culturelles, vie relationnelle, santé… Les mesures prises sont à l’évidence disproportionnées eu égard aux enjeux de santé publique, et elles se traduisent par des pratiques discriminatoires. Elles s’accompagnent de paroles clivantes: accuser, par exemple, les seules personnes non-vaccinées d’engorger les hôpitaux, c’est oublier que les gouvernements qui se sont succédé n’ont cessé de réduire les capacités hospitalières. Par ailleurs, toute voix dissonante est disqualifiée, amalgamée avec celles d’idéologies délétères. Leurs auteurs sont stigmatisés. Et pour notre part, nous reconnaissons humblement notre tendance à nous soumettre et à nous taire. Il est grand […]