Les syndicats et le patronat ne sont pas parvenus à trouver un terrain d’entente pour améliorer la réforme des retraites malgré des mois de discussions. Le dialogue social initié par le Premier ministre François Bayrou il y a plus de quatre mois s’est soldé par un échec dans la soirée du 23 juin 2025, rapporte Le Monde. Au lendemain du revers de ce « conclave », ce dernier a pris la parole depuis Matignon pour exprimer son regret quant à l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations et appelle ses différents acteurs à le rejoindre dans la matinée pour de nouvelles discussions. « Je ne peux pas accepter sans réagir qu’on se satisfasse d’échouer si près du but », a-t-il ainsi déclaré alors que Marylise Léon de la Confédération française du travail (CFDT) et Sophie Binet de la Confédération générale du travail (CGT) ont confirmé leur présence.
Syndicats et patronat se renvoient la balle de la responsabilité
Entre syndicats et patronat, chacun rejette la responsabilité de l’échec des négociations sur l’autre alors qu’un des points phares du désaccord reste notamment la proposition visant à ouvrir les départs anticipés à la retraite pour les personnes ayant exercé à des postes dont la pénibilité est particulièrement éprouvante et épuisante. Le Medef (Mouvement des entreprises de France) était de son côté plus favorable à une reconversion des travailleurs en fin de carrière, selon franceinfo.
« Le constat est fait que le patronat ne bougera pas sur la réparation de la pénibilité, c’est un échec de la négociation », a pointé le représentant de la CFDT Yvan Ricordeau. Et la négociatrice de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), Pascale Coton, d’ajouter : « C’était la première fois que nous avions du ‘plus’ pour les femmes, c’est quelque chose qui me met très en colère ». Elle fait ainsi référence à l’idée de réévaluation des pensions pour les mères de famille. Le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) regrettent également le non-aboutissement des négociations. « Au Medef, on a gardé une ligne très claire, en étant constant dans une ligne responsable : on n’était pas en mesure d’augmenter les cotisations salariales et patronales », a commenté la représentante du Medef, Diane Milleron-Deperrois.
Appel à la censure et critique de la méthode Bayrou
Alors que l’idée mise en place par le Premier ministre résultait d’un accord avec les membres du Parti socialiste (PS) pour éviter une censure de son gouvernement, La France insoumise (LFI) appelle tous les partis de gauche à voter une motion de censure à l’encontre de ce dernier. « Le PS doit assumer cet échec et ses dégâts. Il doit montrer l’exemple pour voter au complet la censure », s’est ainsi exprimé le patron de LFI, Jean-Luc Mélenchon, comme le relèvent 20 Minutes et l’AFP. « La méthode Bayrou est un échec monumental », peut-on également lire dans un communiqué commun du groupe LFI-NFP.