Je prends la suite avec plaisir dans cet exercice qui est délicat, tellement l’après-midi, je trouve, a été riche. Je vais commencer par un très rapide survol de différents éléments que j’ai saisis au vol.
Premièrement, il y a une grande ambiguïté – et de multiples ambiguïtés, dans le détail – de la situation du travail aujourd’hui. A plus forte raison quand on se met à en parler et tenter de le penser. Probablement parce que les choses sont en pleine mutation: il est difficile de les prévoir à l’avance et il est donc, de ce point de vue, un peu tôt pour se lancer dans des interprétations par trop affirmatives. C’est le cas du télétravail, choisi par les uns, pénible pour d’autres, souvent craint par le management, qui y voit le risque d’une perte de contrôle, tant et si bien que les tendances durables qui en résulteront sont aujourd’hui bien difficiles à anticiper.
Deuxièmement, le travail est, par excellence, un lieu où se nouent des rapports de force. On sait rarement au départ qui va l’emporter et si on va trouver un compromis. Il y a donc beaucoup d’ambiguïtés qui tiennent à l’indécision de ces jeux de pouvoir.
Troisièmement, il y a des risques et nous les avons notablement identifiés. Je pense en particulier à tous les enjeux d’invisibilisation liés aux représentations du travail et donc à la condition du télétravailleur, qui serait en train de passer sous les radars. Le risque, du reste, est que le télétravail donne lieu à un surcroît de contrôles, facilités par le numérique, dans […]