La rentrée scolaire 2024 a eu lieu lundi 2 septembre, mais, selon une enquête du syndicat des enseignants du second degré, Snes-FSU, publiée vendredi, il manque au moins un professeur dans 56% des collèges et des lycées français. L’étude a été réalisée entre le 30 août et le 5 septembre, auprès de 893 établissements du second degré. Elle révèle que des professeurs manquent dans de nombreux collèges et lycées, mais que les résultats changent selon les académies. En 2023, une enquête similaire réalisée par le même syndicat avait montré qu’il manquait au moins un enseignant dans 48% des établissements scolaires du secondaire. Ce nombre est donc en augmentation en 2024.

Dans son communiqué publié vendredi, le Snes-FSU précise que "la crise de recrutement est telle que toutes les académies, d’une manière ou d’une autre, sont concernées". Les plus touchées sont celles de Versailles et Lyon, où il manque au moins un professeur dans respectivement 72% et 68% des établissements. Vient ensuite celle de Créteil, avec 63% des établissements concernés. Dans l’académie d’Amiens, il manque un professeur dans 21% des établissements et dans 43% d’entre eux dans l’académie de Normandie.

Des "recrutements en catastrophe" pour la rentrée scolaire

"À ce stade, rien n’assure que les remplacements en cours d’année seront assurés", écrit le Snes-FSU cité par franceinfo. Les disparités ne sont pas les mêmes par discipline. Plusieurs postes de professeurs de français ne sont pas pourvus, tout comme en maths et "dans une moindre mesure de langues vivantes, technologie, éco-gestion". Le syndicat ajoute que 3 185 postes n’ont pas trouvé preneurs en 2024 aux concours du premier et du second degré, dont 1 142 sur les concours externes du second degré, soit 14% des postes. "La ministre assure que les recrutements de contractuels doivent permettre de couvrir les besoins. Mais ces recrutements en catastrophe, avec une formation de parfois seulement quelques jours, ne sont pas acceptables […] et surtout, ils ne permettent en rien de combler les postes vacants et d’assurer les remplacements", écrit le syndicat dans son communiqué. Il dénonce le "bricolage institutionnalisé" du ministère de l’Éducation.

En cette rentrée scolaire, le Snes-FSU dresse une liste de plusieurs revendications. Il demande l’augmentation des salaires de tous les personnels, l’indexation de l’évolution de la valeur du point d’indice sur l’évolution des prix, mais aussi la diminution des effectifs dans les classes. Le syndicat précise que les professeurs ne sont pas les seuls concernés par le manque de personnel. L’enquête a recensé 17% de collèges et lycées dans lesquels il manque des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) et 15% d’établissements dans lesquels il manque des assistants d’éducation (AED).