Le financement du report de la réforme des retraites, inscrit dans la lettre rectificative au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), fera l’objet d’un débat au Parlement, a précisé jeudi le Premier ministre Sébastien Lecornu comme l’indique franceinfo« La lettre rectificative, il ne faut pas lui faire dire ce qu’elle ne dit pas. Ce n’est pas la proposition définitive. La lettre rectificative, c’est ce qui va permettre au débat d’avoir lieu jusqu’au bout », a-t-il expliqué lors d’un déplacement à Romainville (Seine-Saint-Denis).

« S’il se dégage une voie de consensus au sein des commissions, de l’hémicycle de l’Assemblée et du Sénat, ainsi que lors de la conférence sur le travail et les retraites qui se tiendra avec les partenaires sociaux, le gouvernement pourra décider de modifier lui-même cette lettre rectificative au fil des débats, afin de refléter ce compromis », a déclaré le Premier ministre devant la presse. Présentée dans la matinée au Conseil des ministres, la lettre rectificative au PLFSS officialise le report de la réforme des retraites jusqu’en 2028. Cette suspension représentera un coût de 100 millions d’euros en 2026, avant d’atteindre 1,4 milliard d’euros en 2027.

« Trouver les voies du compromis »

Pour l’heure, cette mesure doit être financée par la participation des complémentaires santé et des retraités, ce qui a suscité une vive opposition. Le nouveau Premier ministre a donc invité « les différentes formations politiques » à « dire comment elles la financent », rappelant que le financement de la suspension inscrit dans la lettre rectificative constituait une « proposition » du gouvernement. Sébastien Lecornu a également souligné que le récent rejet, en commission à l’Assemblée nationale, de la partie recettes du budget de l’État pour 2026 ne devait pas être considéré comme « un échec ».

« J’ai surtout observé un premier tour d’observation, un premier essai, où chacun a exprimé ses propres convictions. Il est donc difficile de déduire de ce qui s’est passé en commission ce qui se produira ensuite en séance », a-t-il expliqué. Privé de la possibilité d’utiliser l’article 49.3 pour faire passer le texte sans vote, le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’« une méthode nouvelle », invitant à « trouver les voies du compromis »« L’espoir, c’est que les mentalités, les pratiques et les réflexes évoluent rapidement dans cette direction », a-t-il ajouté.