Des cours pour lutter contre la misogynie vont être dispensés dans les collèges et lycées du Royaume-Uni dès la rentrée de septembre 2026, selon de nouvelles directives pédagogiques publiées mardi 15 juillet par le ministère de l’Éducation. Cette nouvelle version du guide d’éducation aux relations, à la sexualité et à la santé a pour but de sensibiliser les garçons à la propagation de contenus sexistes et d’idées masculinistes. Le ministère britannique de l’Éducation souhaite ne pas « stigmatiser » les jeunes, mais les aider à trouver des modèles masculins positifs, a rapporté franceinfo. Des cours sur la haine en ligne seront donnés, tandis que les élèves seront sensibilisés à l’usage de l’intelligence artificielle, aux deepfakes et aux liens entre misogynie et pornographie.
Plus tôt dans l’année, le Premier ministre Keir Starmer avait annoncé que la série Netflix Adolescence serait diffusée dans les annonces. Cette mini-série montre les ravages des contenus masculinistes des réseaux sociaux sur les plus jeunes, en racontant l’histoire d’un jeune de 13 ans accusé d’avoir poignardé à mort une camarade de classe. En France, la ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne, a indiqué le 8 juin que la série pourrait être visionnée et discutée en classe. En effet, le producteur a ouvert les droits au ministère français. Dès la classe de 4e, seront proposées « cinq séquences pédagogiques aux jeunes à partir de cette série », a rappelé France 24. La ministre avait ajouté que les cinq séquences choisies sont « représentatives de la violence qui peut exister chez les jeunes ».
Les discours sexistes gagnent en visibilité
Selon le Rapport 2025 sur l’état du sexisme en France du Haut Conseil à l’Égalité (HCE) entre les femmes et les hommes, « les discours sexistes et masculinistes ont gagné en visibilité, notamment dans les médias et les discours politiques ». Le baromètre du sexisme souligne qu’il existe un clivage entre les jeunes hommes et les jeunes femmes. Ainsi, 94% des femmes de 15 à 24 ans considèrent qu’il est difficile d’être une femme dans la société actuelle. Ce nombre est en hausse de 14% par rapport à 2024, montrant une aggravation du problème. Dans le même temps, les jeunes hommes sont plus nombreux que leurs aînés à considérer qu’il est difficile d’être un homme dans la société. Cela représente 45% des hommes de moins de 35 ans, avec une progression de 19 points en deux ans auprès des hommes de 15-24 ans. Par ailleurs, les jeunes hommes ont une propension plus forte à adhérer aux stéréotypes de leur propre genre. Dans le même temps, les jeunes hommes estiment qu’il est difficile d’être une femme dans la société.
Parmi les solutions pour répondre aux idées sexistes, l’éducation à l’égalité est jugée prioritaire par de nombreux Français. Ainsi, 9 sur 10 soutiennent la création de cours à l’éducation à la vie affective et sexuelle, une mesure qui est perçue comme la plus efficace contre le sexisme pour 7 Français sur 10. Par ailleurs, le HCE rappelle que l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est obligatoire à l’école depuis 2001 à raison de trois séances annuelles durant toute la scolarité de l’élève. Cependant, « moins de 15% des élèves en bénéficient et 25% des établissements scolaires déclarent ne l’avoir jamais mis en place en dépit de l’obligation légale, faute de moyens suffisants, notamment au sein même des établissements », a noté le Haut Conseil dans son rapport. Parmi les jeunes interrogés dans le cadre du rapport du HCE sur les discriminations chez les jeunes générations, 71% des filles et 51% des garçons affirment que les sujets de harcèlement et de violences ne sont pas assez évoqués durant leur scolarité. Ils ajoutent qu’ils se sentent désarmés. Enfin, 48% estiment que la thématique des relations affectives et sexuelles n’est pas suffisamment abordée pendant la scolarité.