Avec la mention “Église de Scientology & Celebrity Centre du Grand Paris” inscrit au-dessus de sa porte d’entrée, le centre de formation, inauguré samedi 6 avril à Saint-Denis, ne se cache pas. Comme l’explique 20 Minutes, de grandes banderoles étaient même déployées sur la façade du grand bâtiment vitré. Sur l’une d’elles était écrit “Dianetics”, le nom du concept du fondateur de l’Église, sur une autre, “Scientology”. Il y a deux ans, le mouvement revendiquait 40 000 à 45 000 membres plus ou moins impliqués en France. Un nombre stable depuis dix ans, toujours selon ses responsables. Selon d’anciens membres, ils ne seraient en réalité que quelques centaines sur tout le territoire, indique Europe 1.
Fondée au début des années 1950, l’Église de scientologie promet à ses adeptes la “compréhension totale de [leur] vraie nature spirituelle” établie sur les écrits de Ronald – ou Ron – Hubbard, son fondateur. Devant les grilles du nouveau centre, des personnes venues en bus et des familles sur leur trente et un portent un pin’s bleu, blanc, rouge avec une tour Eiffel et le “S” de leur croyance, sous le regard médusé de riverains. “Sous couvert d’une proposition d’éveil personnel, ils vont pouvoir faire entrer du public, en camouflant un peu une volonté d’avoir une emprise très différente d’un cours de yoga”, commente l’un d’eux, agacé.
La Ville vigilante
La municipalité PS de Saint-Denis a bien tenté d’empêcher cette installation, rappelle 20 Minutes. Elle “subit cette ouverture et regrette que cet immeuble n’ait pas été préempté quand la Scientologie l’a acheté. L’erreur fondamentale (a été commise) à cette époque”, commente la Ville. Dès 2017, elle s’était lancée dans une “bataille administrative âpre” sitôt que l’Église de scientologie avait fait l’acquisition du bâtiment, situé tout près du Stade de France, via une société immobilière.
Deux ans plus tard, l’ex-municipalité communiste avait refusé la création d’un établissement recevant du public, en s’appuyant sur des défaillances en matière de sécurité incendie et d’accessibilité. Après une première annulation de l’arrêté municipal, la justice administrative avait confirmé cette décision en décembre 2021. Elle avait alors jugé que le refus de travaux relevait d’un “détournement de pouvoir”.
Malgré cela, la mairie fait savoir qu’elle sera particulièrement attentive à toutes les tentatives de prosélytisme. Dans ce bus, elle a communiqué auprès des commerçants, notamment, après avoir constaté des démarchages aux abords du métro et des terrasses de café. France 3 Régions ajoute que l’association Centre d’accompagnement familial face à l’emprise sectaire (Caffes), elle, est à l’origine d’un “appel à la vigilance” sur cette installation “à la veille des JO” de Paris, événement mondial “propice au recrutement”.