Une coalition d’environ quinze associations demande une révision fondamentale du fonctionnement de la politique pharmaceutique pour instaurer un système de santé plus favorable aux patients, selon un rapport publié le lundi 13 mai. Ce groupe recommande notamment l’instauration de « sanctions dissuasives » au niveau européen à l’égard des fabricants ne respectant pas leurs obligations en cas de pénuries de médicaments. 

Catherine Simonin, administratrice de France Assos Santé et signataire de l’appel de quatorze associations concernant « les difficultés d’accès aux produits de santé pour les patients, » alerte sur franceinfo sur les conséquences graves de la pénurie de médicaments essentiels dans de nombreuses maladies graves, qui ne sont plus sous brevet et donc disponibles. Elle souligne que cela compromet parfois le pronostic vital des patients, entraînant des pertes de chance ou davantage de séquelles, comme dans le cas du cancer de la vessie où une intervention chirurgicale pourrait être évitée avec un traitement médicamenteux approprié. 

Des élections européennes décisives 

Elle met en garde à l’approche des élections européennes du 9 juin en soulignant que si les électeurs votent pour des candidats hostiles à l’Europe, l’accès aux médicaments pourrait rapidement être compromis en France. « L’Europe est le maillon qui peut faire barrage entre les États-Unis, la Chine, l’Inde. Il va falloir que la santé ne soit pas négligée » parce que « dans le monde entier, tout le monde veut se soigner, il faut donc augmenter la production, la relocalisation va servir à cela ». 

La révision de la législation pharmaceutique européenne est pour l’heure en cours de discussion. Les représentants des États membres du Conseil de l’UE se réuniront le 21 mai pour discuter à nouveau des dispositions concernant les pénuries de médicaments. À ce stade, la proposition de Bruxelles limite l’obligation de notification aux pénuries dont la durée prévue est de plus de deux semaines.