Mardi 28 janvier, les députés ont adopté à l’unanimité une loi visant à améliorer la prise en charge des soins liés au cancer du sein, afin de réduire le reste à charge souvent élevé pour les patients comme le révèle BFMTV. « Ce texte répond aux attentes concrètes de 700 000 femmes vivantes avec cette maladie. Pour elles, qui sont dans l’urgence, cette loi représente une véritable avancée », a souligné son rapporteur, le communiste Yannick Monnet, saluant une « mobilisation transpartisane » ayant permis l’adoption d’un texte de « compromis ». Votée dans les mêmes termes qu’au Sénat fin octobre, la loi peut désormais entrer en vigueur.
Le cancer du sein, qui est le plus fréquent et le plus meurtrier chez les femmes, plonge de nombreuses patientes dans une situation financière précaire, en raison d’un reste à charge souvent élevé et de nombreux soins annexes non remboursés. Avec un reste à charge moyen de 1 400 euros, « les patients les plus précaires renoncent aux soins ou produits non pris en charge ou insuffisamment remboursés, faute de moyens », souligne Yannick Monnet. La loi prévoit notamment une prise en charge intégrale du renouvellement des prothèses mammaires, du tatouage médical de l’aréole et du mamelon, ainsi que des soutien-gorge adaptés.
15 % des femmes renoncent à la chirurgie de réparation
Un forfait spécifique, dont le montant sera fixé par décret, permettra également de financer l’achat de produits prescrits par les médecins mais non remboursés à ce jour, qui représentent un coût important pour les patients. Cela concerne, par exemple, des crèmes contre la sécheresse cutanée ou des vernis destinés à prévenir la chute des ongles due aux traitements. Par ailleurs, une enveloppe dédiée aux soins psychologiques, aux séances de nutrition et aux activités physiques, un dispositif jusqu’alors réservé à l’après-traitement, sera désormais accessible aux patients en cours de traitement. Enfin, la loi prévoit également un encadrement des dépassements d’honoraires des médecins pratiquant les reconstructions mammaires après une mastectomie.
Le plafond des dépassements d’honoraires sera fixé dans le cadre de la convention médicale entre l’Assurance maladie et les médecins. Pour Yannick Monnet, cette mesure constitue « une avancée majeure », car ces dépassements représentent la principale charge restant à la charge des patients. Actuellement, 15 % des femmes renoncent à une chirurgie reconstructrice pour des raisons financières. « Oui, nous aurions peut-être pu aller plus loin », a reconnu Yannick Monnet, mais il a souligné l’importance d’une « application rapide » de ces mesures, qui sont « très attendues par les associations » engagées dans la lutte. contre le cancer du sein.
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Les débats ont été empreints d’émotion, en particulier lors de l’intervention de la députée Marine Hamelet (RN), qui a annoncé avoir été testée d’un cancer du sein début 2024 et avoir subi une ablation. « Dans mon malheur, j’ai eu la chance d’être privilégiée : grâce à mon indemnité parlementaire, j’ai pu faire face aux restes à charge qui pèsent lourdement sur la plupart des femmes touchées par ce cancer », a-t-elle souligné . La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, avait également témoigné de son propre combat contre la maladie. Le 10 janvier, elle révélait avoir découvert son cancer du sein trois ans plus tôt lors d’un examen de routine. Aujourd’hui sous hormonothérapie, elle a exhorté les femmes à se faire dépister.