La parole
Il y a donc plusieurs membres, mais un seul corps. L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi », ni la tête dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous. » Bien plus, même les membres du corps qui paraissent les plus faibles sont nécessaires.
La Bible, Première lettre aux Corinthiens chapitre 12, versets 20-21
Chemin de réflexion
Dire à l’autre qu’on a besoin de lui
Le travail en équipe est une donnée non négociable dans le soin à l’autre. Aide-soignantes, infirmiers, éducatrices spécialisées, moniteurs éducateurs doivent faire équipe et c’est le cas également pour de nombreux autres métiers. Le travail à plusieurs est un choix et même une nécessité pour mener à bien de nombreux projets, qui s’appuient sur une complémentarité de métiers, de compétences, d’imaginaires…
Et pourtant, les deux années passées sous le signe des confinements ont mis à mal ces moments créatifs de travail d’équipe. Prenons donc ces paroles bibliques comme une invitation à oser nous dire combien nous avons besoin les uns des autres. Une invitation à redémarrer nos collaborations, à commencer nos moments de travail à plusieurs en nous rappelant l’importance du rôle de chacun. Ne prenons pas cela comme « allant de soi », osons dire explicitement : « J’ai besoin de toi… ». Et nous découvrirons avec bonheur la richesse de ce travail d’équipe, où chaque membre a sa place, comme dans le corps humain.
Isabelle Bousquet, pasteure. Fondation John Bost
À chacun une place unique !
Nous ne sommes pas dans un cours d’anatomie ! L’apôtre Paul reprend l’image du corps humain pour illustrer ce que la communauté chrétienne est appelée à être : un groupe uni et soudé comprenant des membres divers et complémentaires. Une unité du corps qui n’efface pas pour autant la diversité et la spécificité de chacun des membres.
Nous rêvons tous d’une telle situation dans les différentes communautés humaines auxquelles nous appartenons, qu’elles soient familiales, associatives ou professionnelles. Car l’heure est bien souvent aux tensions et aux incompréhensions. À cela plusieurs raisons : la fatigue accumulée, les rivalités, les perpétuels changements, le surcroît de travail, des sujets d’actualités clivants, le manque de perspectives.
Et si tout simplement nous prenions le temps de l’écoute mutuelle et de la parole échangée ? Le temps du partage pour nous ajuster les uns aux autres ? Le temps de considérer avec attention et reconnaissance la place et le rôle de chacune et de chacun ?
Denis Heller, pasteur. Église Protestante Unie de France
Veiller les uns sur les autres
Si la question se pose c’est que l’on part du principe que nous ne travaillons pas ou plus en équipe. En effet, la pandémie a interrogé et modifié notre façon de travailler d’un point de vue technique.
L’expérience du télétravail a fortement bousculé la notion d’équipe. L’émulation, les échanges, l’apport de réponses qui font avancer une collègue du bureau d’à côté sont indispensables au bon fonctionnement de notre projet. La notion de « service » doit prendre le dessus sur notre confort personnel. Il est donc plus que jamais important de faire équipe.
Nous devons retrouver le climat d’entraide et de coopération spontanée car cela permet à chacun de monter en compétences en se nourrissant de l’expérience des autres. Nous avons plus de chance d’atteindre nos objectifs en nous répartissant les tâches car nous sommes plus efficaces et l’intelligence collective facilite les prises de décisions, Nous devons aussi veiller les uns sur les autres, pallier nos faiblesses respectives.
Le travail en équipe n’est pas une option. Martin Luther King disait : « Nous ne pouvons marcher seuls ».
Agnès Lescombe, directrice de la CPCV Sud-Ouest
Des mots pour prier
Seigneur,
Dans nos lieux d’engagement et de travail, tu nous donnes des partenaires, des collaborateurs, des collègues, des amis, des proches.
Ils sont si différents et chacun est unique avec son parcours de vie, son caractère, ses compétences, ses opinions, ses forces et ses faiblesses.
Apprends-nous à nous entendre, c’est-à-dire à nous parler et à nous écouter les uns les autres.
Apprends-nous à nous entendre, c’est-à-dire aussi à nous accorder les uns aux autres.
Mets-nous tous aux tempos de l’entraide et de la solidarité, au diapason de ta fraternité.
Amen