Quand elle tend la main, assise quelque part au centre-ville, avec un «bonjour» poli et de grands yeux à l’air un peu effarouché, peut-être qu’elle réveille votre compassion. Ou qu’elle vous agace. Ou que vous vous dites qu’elle devrait travailler – bonne idée, moyennant accompagnement et patience, ça serait possible.

Cette dame rom que vous connaissez par cœur est aussi une maman. Depuis quelques années, elle a pris avec elle son fils adolescent, dont les grands-parents en Roumanie ne pouvaient plus s’occuper au vu de leur santé. Sa scolarité commencée en Roumanie, il la poursuit à Lausanne, avec beaucoup de cœur et d’engagement, et de jolis progrès. Il rêve de devenir mécanicien. Le projet «Droit à l’école, droit à un avenir» le soutient, pour espérer que ce rêve devienne réalité.

Depuis maintenant une quinzaine d’années, des couples, puis des familles roms, ont trouvé à Lausanne leur point de chute – hélas dans une précarité et un «mode survie» dont il est difficile de sortir. Même si de plus en plus de parents trouvent aujourd’hui du travail, voire, avec un peu de chance, un logement fixe!

Il y a dix ans, nous avons commencé à voir arriver aussi des enfants et des adolescents: la garde par les grands-parents en Roumanie devient impossible, souvent pour des raisons de santé, ou alors parce qu’ils sont […]