Un petit mois et puis s’en va. Sébastien Lecornu suit le même chemin que ses prédécesseurs sous le second mandat d’Emmanuel Macron et quitte ses fonctions en tant que Premier ministre, rapporte Le Monde, lundi 6 octobre. À ceci près que son temps comme chef du Gouvernement aura été le plus éphémère dans toute l’histoire de la Ve République, avec seulement 27 jours passés en poste. « Monsieur Sébastien Lecornu a remis la démission de son Gouvernement au président de la République, qui l’a acceptée », a ainsi sobrement communiqué l’Élysée.

Cette annonce intervient dès le lendemain de la présentation du nouveau gouvernement, qui a été très critiqué et controversé dès son annonce, notamment en raison du retour ou de la reconduction de plusieurs figures macronistes bien connues. Élisabeth Borne, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Roland Lescure, Jean-Noël Barrot… tous devaient ainsi opérer comme ministres, souvent à des postes qu’ils avaient déjà occupés auparavant, dans le gouvernement de Sébastien Lecornu.

À travers une allocution dans la cour de Matignon, ce dernier a expliqué sa décision, notamment par le fait que « les conditions n’étaient plus remplies pour [qu’il] puisse exercer les fonctions de Premier ministre », et a pointé du doigt les « appétits partisans » des partis politiques. « Je me suis retrouvé dans une situation dans laquelle j’étais prêt à des compromis, mais chaque parti politique veut que l’autre parti politique adopte l’intégralité de son programme », a-t-il poursuivi. « Il faut toujours préférer son pays à son parti. Il faut savoir écouter ses militants, mais toujours penser aux Françaises et aux Français. »

Les partis politiques en pleine réunion de crise

Du côté des différentes formations politiques, c’est le branle-bas de combat. Les Républicains ont rapidement décidé une réunion de crise qui a lieu au siège du parti à l’occasion du comité stratégique qui devait se tenir avant la démission du Premier ministre. Bruno Retailleau, qui devait probablement présenter sa démission après l’annonce du nouveau gouvernement, se rendra quant à lui sur le plateau du 13 h de TF1. Les Écologistes ont réagi de manière similaire et tiennent ainsi un « conseil politique d’urgence », selon les mots de Marine Tondelier, secrétaire nationale des Verts. Ils rencontreront l’ensemble de leurs partenaires dans la journée.

Alors que Jordan Bardella et Marine Le Pen appellent tous deux à un retour aux urnes, et donc à une dissolution, l’allié du Rassemblement national Éric Ciotti souhaiterait voir la tenue d’une élection présidentielle pour « tirer les leçons du chaos ». Valérie Pécresse appelle pour sa part à un « référendum sur l’immigration et sur le rétablissement des finances publiques ». Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise, qui ont annoncé une conférence de presse sur YouTube à 12 h 15 ce 6 octobre, espèrent de leur côté une rencontre entre « les organisations fondatrices de la NUPES et du NFP afin d’envisager toutes les hypothèses ouvertes par cette situation ».

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