Le début de semaine a été marqué par la démission de Sébastien Lecornu. C’est pourtant lui qu’Emmanuel Macron a choisi de renommer quatre jours plus tard et a chargé de nommer un nouveau gouvernement. C’est chose faite ce dimanche 12 octobre au soir. Ce nouveau casting ministériel voit arriver certains nouveaux profils, qui n’avaient jusqu’alors jamais occupé de postes de ministre, à l’image de Laurent Nuñez, Jean-Pierre Farandou ou encore Monique Barbut. Cependant, la crise politique que nous traversons n’est pas sans conséquences sur la croissance : l’incertitude liée à l’instabilité politique fait perdre au moins 0,2 point de croissance au pays, selon la Banque de France. L’actualité politique, ce sont aussi des élections législatives partielles ainsi que le shutdown qui commence à peser sur l’économie de l’autre côté de l’Atlantique.

Lecornu démissionne de son poste de Premier ministre… avant d’être renommé

C’est la saga de la semaine ! Nommé dimanche 5 octobre au soir par Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu a remis sa démission au chef de l’État dès le lendemain. La semaine s’est donc ouverte avec de multiples incertitudes : quelle marge de manœuvre reste-t-il au Chef de l’État ? D’autant que les Républicains, alliés de circonstance de la macronie depuis plus d’un an, ont annoncé quitter le navire. Même dans le camp présidentiel, Emmanuel Macron est mis sous pression : Édouard Philippe a sommé le président de la République d’organiser une présidentielle anticipée après le vote d’un budget. Gabriel Attal, de son côté, a affirmé « ne plus comprendre le Chef de l’État ».

Alors que le PS voulait Matignon, Emmanuel Macron a finalement préféré renommer Sébastien Lecornu vendredi 9 octobre. « Le président de la République a nommé M. Sébastien Lecornu Premier ministre et lui a confié la formation d’un gouvernement », a annoncé l’Élysée dans un communiqué succinct. L’Eurois a affirmé accepter cette mission « par devoir ».

Laurent Nuñez, Jean-Pierre Farandou… Un nouveau gouvernement avec de nouvelles têtes

Sébastien Lecornu a nommé son nouveau gouvernement ce dimanche 12 octobre. Contrairement à celui désigné dimanche dernier, aussitôt tombé suite à l’annonce de la démission du Premier ministre, de nouvelles têtes font leur apparition. En tout, huit membres issus de la société civile font leur entrée au gouvernement. Parmi les figures marquantes : Laurent Nuñez, ex-préfet de Paris, succède à Bruno Retailleau à l’Intérieur ; Jean-Pierre Farandou, ancien patron de la SNCF, prend le Travail ; Monique Barbut, ex-présidente du WWF France, hérite de la Transition écologique ; Édouard Geffray devient ministre de l’Éducation et Serge Papin, ex-PDG de Système U, s’occupe des PME.

Les législatives partielles ne bouleversent pas l’équilibre de l’Assemblée nationale

Pierre-Henri Carbonnel, candidat de l’Union des droites pour la République (UDR) soutenu par le RN, a remporté dimanche 12 octobre l’élection législative partielle dans la 1re circonscription du Tarn-et-Garonne, avec 52,2% des voix selon la préfecture. Dans la 5e circonscription des Français de l’étranger, Renaissance l’a emporté face à La France insoumise. Tous deux succèdent à des députés membres de leur famille politique, ne bouleversant pas l’équilibre de l’Assemblée nationale.

La crise politique en France fragilise la croissance française et européenne

Ce vendredi 10 octobre, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé les responsables politiques à sortir du blocage sur RTL. Il a dénoncé « le gâchis politique » qui mine le pays depuis la dissolution, exhortant les partis à bâtir des compromis pour restaurer la stabilité. Selon lui, la crise actuelle a déjà coûté 0,2 point de croissance, quand un regain de confiance pourrait en rapporter le double. Entre stagnation économique en Allemagne et crispations budgétaires au Royaume-Uni, les deux principales puissances européennes traversent une zone de turbulences, symbole des fragilités actuelles du continent.

Le shutdown américain commence à peser sur l’économie

Aux États-Unis, la paralysie budgétaire entamée le 1er octobre s’enlise, sans perspective de sortie. Démocrates et Républicains restent campés sur leurs positions, les uns défendant les aides de l’Obamacare, les autres exigeant leur suppression. Pendant ce bras de fer, les premières conséquences se font sentir : licenciements d’agents fédéraux, musées et institutions publiques fermés, visiteurs refoulés à Washington. Et la liste pourrait s’allonger, avec la fermeture progressive des parcs nationaux, zoos et autres sites dépendant du financement fédéral, selon RFI.