Il est mis en cause, depuis plusieurs années, dans des affaires d’abus sexuels sur de jeunes hommes. Ancien psychanalyste, le prêtre Tony Anatrella aurait participé à Rome au symposium sur les vocations, indique La Croix. D’après les informations du quotidien, Tony Anatrella est arrivé de Paris à Rome le mercredi 16 février pour prendre part au colloque international organisé pendant trois jours au Vatican. Un événement inauguré le 17 février par le pape François, précise La Croix.
En juillet 2018, rappelle le journal catholique, Tony Anatrella avait été interdit de tout ministère, confession ou activité thérapeutique par l’archevêque de Paris de l’époque, Mgr Michel Aupetit. Interdit par ailleurs de toute prise de parole en public, il figure sur la liste des 400 personnes présentes dans la salle Paul-VI : il a bien retiré son badge à l’entrée du symposium le matin du 17 février, rapporte La Croix. Toujours selon les informations du quotidien, il a déjeuné le même jour à la résidence Sainte-Marthe, où réside le Pape.
Procès canonique
“Les inscriptions étaient ouvertes à tous, et il s’est inscrit de sa propre initiative”, a fait valoir le Vatican au journal La Croix, assurant qu’il n’a pas été invité par les organisateurs. À noter qu’il ne figure pas parmi la liste des orateurs de ce colloque. Interrogés par La Croix, des membres du comité d’organisation n’ont découvert sa présence qu’au beau milieu de la première journée de l’événement, qui s’est tenu jusqu’au 19 février.
L’ensemble de la logistique du colloque, dont le recensement des inscriptions, a été organisé par une société italienne. Celle-ci n’avait pas moyen de savoir le passé judiciaire de Tony Anatrella, précise le Vatican à La Croix. “Je ne me suis pas occupé des inscriptions et je redis qu’il n’a pas été invité”, s’est défendu le cardinal Ouellet, l’initiateur de l’événement.
Tony Anatrella, accusé par plusieurs hommes d’attouchements au cours de séances de psychanalyse, a toujours nié tout geste déplacé. En juin 2021, Libération avait en outre révélé l’ouverture d’un procès canonique à l’encontre de ce prêtre pourfendeur de l’homosexualité. Quelques mois plus tard, Libé a également révélé que la prescription ne serait probablement pas levée dans l’affaire Tony Anatrella, lequel échapperait ainsi au procès canonique.