Dans cette quatrième sélection de textes récents sur le travail dans la perspective de notre convention du 11 décembre, après avoir tenté de «soulever le capot» de cette fameuse IA, nous examinons certaines des conséquences avec de nouveaux mais aussi d’anciens métiers désormais dépendants de plateformes au fonctionnement tout aussi mécanique et opaque (et qu’il s’agit donc de rendre visible).
La face la plus connue et la plus visible de la révolution technologique en cours est celle qui concerne la dite intelligence artificielle (IA). Deux récentes et percutantes réflexions venues des États-Unis permettent de se faire une idée de l’importance des enjeux, non seulement pour nos économies mais pour nos sociétés tout entières. Dans Algorithmes. La bombe à retardement (1), la mathématicienne Cathy O’Neil (dont le livre est recensé par Jean-Raymond Masson sur Metis) analyse parmi les algorithmes ce qu’elle appelle les «modèles nocifs» ou «armes de destruction mathématiques» car ils sont «opaques», que «leurs verdicts, fussent-ils nuisibles ou erronés sont sans appel, ne rendent compte de rien et ne souffrent aucune discussion», qu’ils «confondent corrélation et causalité» et «privilégient l’efficacité au détriment de l’équité». Lutte contre la criminalité, publicité ciblée, procédures […]