C’est une affaire délicate sur fond d’atteinte au secret de la défense nationale qui a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), alors que cinq personnes, quatre hommes et une femme, ont été mises en examen par une juge d’instruction spécialisée le 24 mai dernier, rapporte Le Parisien. Comme l’a indiqué le parquet de Paris, ce sont donc trois anciens militaires et deux civils qui sont visés par des accusations de « soustraction, détournement, reproduction et divulgation de secret de défense nationale mais aussi pour exercice sans autorisation, en bande organisée, d’activité d’intermédiaire ou d’agent de publicité pour la fabrication ou le commerce de matériels de guerre, armes, munitions ».

Une atteinte apparemment sans conséquences militaires

Le parquet de Paris a assuré que l’affaire n’était pas aussi lourde de conséquences qu’elle pourrait le laisser présager. Les enquêteurs auraient par ailleurs fait valoir des liens potentiels avec la Russie que les juges ne retiennent pas à l’heure actuelle, quelle que soit la puissance étrangère. Les suspects auraient exploité à leurs fins des « éléments classés secret défense obtenus dans le cadre de leurs fonctions actuelles ou passées » au sein de la société Archange Solutions Osint, « se présentant comme d’intelligence économique ».

« Rien ne laisse craindre à ce stade qu’ait été mise en danger aucune opération militaire ni la santé des personnes. Il ne ressort pas de la procédure que la société litigieuse ait été particulièrement active », a ainsi développé le ministère public. L’avocat de celui qui serait le principal suspect, en la personne de David B., un Français né au Tadjikistan en 1991, a salué cette position des juges et entend bien prouver « l’innocence » de tous les mis en examen. « La juge d’instruction ne s’y est pas trompée puisqu’elle n’a retenu pour l’heure que les infractions les moins graves à l’encontre des mis en examen », a-t-il indiqué. À noter que son client aurait travaillé à une époque pour l’Elysée, une information confirmée par deux sources proches du dossier, d’après le média Intelligence Online.