Depuis mardi et jusqu’à jeudi, les instituts religieux catholiques profitent de leur assemblée générale pour prendre des décisions capables de “lutter contre la chaîne des abus et des agressions” sexuelles. Cette rencontre parisienne réunit 250 responsables de congrégations de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), indique Sud Ouest. Celle-ci réunit 400 instituts et congrégations. Les participants ont décidé de plancher sur la pédocriminalité à la suite de la publication, en octobre 2021, du rapport Sauvé. Celui-ci avait révélé l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Église catholique depuis 1950.
Durant ces trois jours, l’idée est d’étudier les réflexions et les recommandations faites par cinq groupes de travail. Pendant dix-huit mois, leurs membres ont travaillé sur les thèmes aussi variés que de la gouvernance des instituts, le traitement et l’accueil des plaintes pour agressions sexuelles, la vocation ou encore la formation initiale et continue des moines, moniales, frères, sœurs etc.
Mieux faire
“Nous sommes dans un mouvement de transformation […], nous avons encore des décisions à prendre”, a déclaré Véronique Margron, présidente de la Corref. L’assemblée générale devra se positionner jeudi 13 avril, sur un ensemble de “préconisations et de règles de bonnes pratiques” à instaurer dans les différentes congrégations. Pour la présidente, “les mœurs de la vie religieuse sont à revisiter”, afin qu’elles ne soient “plus porteuses d’abus”. En amont de l’assemblée générale, Véronique Margron avait déclaré : “Toute décision qui renforce la liberté et la dignité, protège des confusions, empêche les cumuls de positionnements, se prémunit contre les corporatismes, l’enclos de l’entre-soi et les idéalisations, qui nomme les choses telles qu’elles sont, toutes ces décisions luttent contre la chaîne des abus et des agressions.”
Une envie apparente de mieux faire, comme celle affichée par la Conférence des évêques de France (CEF) à la fin du mois de mars. Cependant, celle-ci avait botté en touche une bonne partie des décisions à prendre, préférant le Vatican décider.