Le monde du journalisme est en deuil. La France aussi. Il avait 32 ans et il est mort parce qu’il faisait son métier. Lundi 30 mai, le journaliste reporter d’images Frédéric Leclerc-Imhoff, a perdu la vie dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine, à la suite d’un éclat d’obus. Le jeune reporter, qui travaillait notamment pour BFMTV, couvrait une opération d’évacuation, près de la ville de Severodonetsk, en ce moment pilonnée par les forces russes, dans la région de Louhansk.
“Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché”, a réagi sur Twitter le président de la République, Emmanuel Macron, ajoutant : “Je partage la peine de la famille, des proches et des confrères de Frédéric Leclerc-Imhoff, à qui j’adresse mes condoléances. À celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer, je veux redire le soutien inconditionnel de la France.”
Au moins 4000 civils tués, selon l’ONU
La rédaction de BFMTV a également réagi en évoquant une “immense douleur” : “Le groupe Altice Média et la rédaction de BFMTV partagent la peine de sa famille et de ses proches. Ce tragique événement nous rappelle les dangers encourus par tous les journalistes qui racontent au péril de leur vie ce conflit depuis maintenant plus de trois mois”. Plus largement, c’est toute la profession qui est attristée par cette nouvelle. Comme le rappelle Libération, il s’agit du huitième journaliste tué depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée de Vladimir Poutine, le 24 février.
Dans un communiqué, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, qui était d’ailleurs en déplacement le même jour dans la région de Kiev, la capitale de l’Ukraine, a déclaré : “La France exige qu’une enquête transparente s’engage dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame”. Au-delà des journalistes sur le terrain qui risquent leur vie pour informer, ce sont les civils qui subissent de plein fouet le drame de la guerre : l’ONU estime qu’au moins 4000 d’entre eux ont été tués depuis le début du conflit.