Tous les ans, des milliers de femmes présentent “des symptômes de dépression du post-partum à deux mois post-partum”. Les résultats d’une enquête réalisée par Santé publique France, et publiée mardi 19 septembre, sont “en accord avec les données internationales sur la santé mentale périnatale”. Par post-partum, on entend la période de six semaines qui suit la grossesse et l’accouchement. Pour les besoins de cette étude, quelque 7 000 femmes ayant accouché sur une semaine donnée de mars 2021 ont été interrogées, précise BFMTV. Une première en France.
“En France hexagonale, en 2021, près d’une femme sur six présentait des symptômes de dépression du post-partum à deux mois post-partum, un peu plus d’un quart des femmes avaient des manifestations anxieuses et un peu plus d’une femme sur 20 déclarait avoir des idées suicidaires”, détaille l’étude. Pour Santé publique France, ces chiffres “soulignent la vulnérabilité des femmes en post-partum au regard des manifestations psychiatriques”.
Des disparités régionales
Mais cette fois encore, la moyenne nationale masque d’importantes disparités régionales. En Bourgogne-Franche-Comté, seuls 11,4 % des femmes souffrent de ces symptômes, contre 21, 7 % des femmes vivant dans le Centre-Val de Loire. La région Sud (20,5 %) et la région Île-de-France (19,3 %) suivent.
Contactée par la chaîne d’information en continu, une maman fait partie des nombreuses femmes à avoir fait une dépression après son premier accouchement, en 2019. “Toutes les semaines qui ont suivi, j’étais très angoissée, beaucoup de questionnements revenaient, je n’osais pas rester seule avec mon bébé”, explique-t-elle.
Quand l’anxiété doit-elle nous alerter ?
Si “l’anxiété peut être un phénomène tout à fait normal face à l’arrivée d’un enfant”, elle peut devenir pathologique souligne Sarah Tebeka, psychiatre à l’hôpital Louis-Mourier à Colombes, dans les Hauts-de-Seine. C’est le cas lorsqu’“elle nous empêche de fonctionner. On n’arrive plus à faire les choses, on se sent débordée et elle occasionne de la souffrance psychique. Là, ça doit nous alerter”, décrit celle qui encourage à parler précocement des symptômes, afin de “ne pas laisser s’installer une maladie qui pourrait avoir des conséquences délétères”.