L’Atelier Chantier d’Insertion Terre de Femmes accompagne chaque année, depuis 2019, vingt-quatre femmes réfugiées et/ou éloignées de l’emploi dans l’apprentissage des métiers écoresponsables d’enduiseuse en terre crue et peintre écologique. Âgées de vingt à soixante-sept ans, toutes ont un parcours de vie différent, des origines diverses (Afrique, pays de l’Est, Amérique latine), et des difficultés pour s’insérer dans le milieu professionnel. La plupart ne sont pas hébergées au Palais de la Femme et doivent gérer des problématiques de mères célibataires tout en affinant leur projet socioprofessionnel.
Un projet innovant
Différentes formations se sont greffées à l’apprentissage en français, mathématiques ou informatique, pour offrir toujours plus d’autonomie aux femmes. Elles sont accompagnées par une conseillère en insertion qui organise tout au long de l’année des ateliers collectifs – créer un CV, se présenter à un entretien, connaître les codes socioprofessionnels en entreprise… – et des entretiens individuels ciblés sur leur projet professionnel.
Les compétences acquises sont mises à profit, avec l’appui de deux encadrantes techniques, lors de chantiers internes et externes. Le Palais de la Femme a fait appel à Terre de Femmes pour la réhabilitation d’une cinquantaine de studios, des sous-sols, du hall d’accueil et de la salle de pause. Plusieurs cadres d’enduits décoratifs ont également été réalisés.
Une formation salutaire
Les formations évoluent au fil des ans en fonction des observations sur le terrain et des résultats en fin de cursus et post-formation. Ainsi, de nouveaux modules sont proposés cette année dans les domaines de la peinture et de l’enduit écologique, de l’accueil ou encore de la maintenance.
Le projet répond à la problématique de l’insertion professionnelle de ces femmes. Pendant un an, elles sont remobilisées par la formation théorique et technique qu’elles suivent et à l’issue de laquelle elles obtiennent la certification européenne ECVET – le système européen de crédits d’apprentissage pour l’enseignement et la formation professionnelle – pour les métiers des enduits en terre crue. Dans le même temps, elles travaillent sur leur projet professionnel et améliorent leur niveau de langue.
Le bénéfice pour ces femmes n’est pas uniquement professionnel : passer une année entière dans un cadre rémunéré leur permet aussi de sortir d’une précarité installée et d’accéder à une meilleure hygiène de vie, avec notamment la mise en place d’un rythme quotidien régulier et de bonnes habitudes alimentaires.