Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre sur RCF que la bénédiction des couples homosexuels (et aussi des divorcés) était désormais autorisée par le Vatican !
Lors de la décision du synode de l’Église protestante unie de France (EPUdF) de 2015 sur le sujet qui a été une pomme de discorde entre protestants, j’étais loin de me douter que le Pape allait valider lui aussi la bénédiction des couples homosexuels si peu d’années après. Les choses sont-elles devenues si simples ?
Oui mais…
J’ai lu avec attention ce qu’en a dit la presse : oui, mais. Il y a des conditions ! Et c’est là que ça devient intéressant. Bénédiction pleine et entière oui. MAIS à distance d’un rite d’union civile, pas de liturgie, pas au cours d’une messe, pas de vêtements de fête… Bref rien qui puisse être de l’ordre de la ritualité pour « ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au mariage », précise le document officiel. Comme je louais le courage du Pape dans cette annonce auprès d’un de mes amis homosexuel marié civilement et se sentant malgré tout catholique, il m’a répondu que ce n’était qu’un tout petit pas. Ce qu’il voudrait, lui, c’est un vrai rite.
Et chez les protestants ?
En protestantisme, le mariage n’est pas un sacrement. Là-dessus tout le monde semble d’accord. Notre liturgie officielle précise d’entrée de jeu que le mariage a été réalisé à la mairie et que là, il s’agit d’une bénédiction sur l’union réalisée. Mais dans le fond est-ce que c’est ce que l’on pense vraiment ? Juste une bénédiction ? Et alors pourquoi y a-t-il eu tant de remous après 2015 ? Ou quand même un peu plus ? Car même s’il n’y a pas sacrement, il y a rite. Et peut-être la vraie question est là : nos célébrations de mariages protestantes valent-elles par la bénédiction offerte ou surtout par le rite proposé ? Que viennent chercher ceux qui en font la demande ? Quel sens y donnent-ils ? Quel sens y donnons-nous ?