Soixante-six articles, quelques 700 amendements et 7 séances pour un texte plutôt consensuel : ce mercredi 17 septembre, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi sur « l’adaptation de la société au vieillissement de la population ».
Comme le souligne son intitulé, il s’inscrit dans la perspective du « papy boom » : en 2060, un tiers des Français aura plus de 60 ans et le nombre des plus de 85 ans frôlera les 5 millions contre 1,4 aujourd’hui. Comme c’est déjà le cas, la grande majorité d’entre eux souhaite « vieillir chez elle ».
Ce projet de loi – il sera prochainement discuté par le Sénart -, entend donc favoriser le maintien à domicile des personnes âgées. Par exemple, en revalorisant l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) qui couvre partiellement les dépenses d’aide à domicile de quelques 700 000 seniors. Ou à travers un plan d’adaptation au vieillissement de quelques 80 000 logements privés d’ici à 2017.
Bien que les maisons de retraite ne soient qu’indirectement touchées par ce projet, nul doute qu’il en sera probablement question lors de la Convention des EHPAD & EHPA protestants qui se tiendra le mardi 14 octobre prochain à Paris, à l’initiative de la Fédération de l’entraide protestante. Président de la région Grand Est de la Fep et secrétaire général de l’Établissement des Diaconesses de Strasbourg, Daniel Speckel explique :
– Le projet de loi vise à adapter la société au vieillissement. Pas les maisons de retraite qui, depuis une vingtaine d’années, accueillent des pensionnaires de plus en plus vieux et de plus en plus dépendants.
Cette dernière évolution a amené les pouvoirs publics à imposer aux EHPAD de nouvelles normes impératives et de nouveaux niveaux de compétence comme de technicité. A cela s’ajoute un exigeant processus d’évaluation interne et externe des établissements médico-sociaux qui doit être achevé d’ici à la fin de l’année.
– Toutes ces mesures, compréhensibles et nécessaires, font que beaucoup de petits établissements se retrouvent aujourd’hui face à d’importantes difficultés, notamment financières, et se tournent vers nos grandes institutions en vue d’une aide ou d’un rapprochement, poursuit Daniel Speckel.
Confrontées à cette situation et ne pouvant répondre à toutes les demandes, trois d’entre elles – la Fondation de l’Armée du Salut, la Fondation John Bost et la Fondation des Diaconesses de Reuilly – ont publié en février dernier un manifeste Pour un avenir des établissements « protestants » accueillant des personnes âgées. C’est ce texte qui servira de base à la convention d’octobre organisée par la Fédération de l’entraide protestante.
– Il faut que cette journée de travail débouche sur du concret, que la petite maison de retraite sache à qui elle pourra s’adresser demain et comment elle pourra profiter de la solidarité au sein de la Fep, conclut Daniel Speckel.