Après le vote de confiance à l’Assemblée nationale, François Bayrou doit présenter sa démission à Emmanuel Macron à midi, mardi 9 septembre. Le président de la République va l’accepter et a fait savoir qu’il nommerait son successeur « dans les tout prochains jours », selon un communiqué de l’Élysée publié lundi 8 septembre au soir. Les noms de plusieurs personnalités politiques circulent déjà pour succéder à François Bayrou. Sans majorité à l’Assemblée nationale, le futur Premier ministre doit être capable de réunir les macronistes et les Républicains, tout en parlant aux socialistes.
Ainsi, trois profils venant de la droite ont été évoqués : Xavier Bertrand, président du Conseil régional des Hauts-de-France ; Sébastien Lecornu, ministre des Armées ou Catherine Vautrin, ministre du Travail. L’actuel ministre de la Justice, Gérald Darmanin, fait aussi partie des potentiels successeurs à François Bayrou, a précisé RTL. À gauche, les noms de l’ex-socialiste et ancien ministre Jean-Yves Le Drian et de l’ancien ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, ont aussi été cités. De leur côté, les socialistes se sont dits « prêts » à occuper Matignon. Les Écologistes et les socialistes ont demandé des discussions. Pour Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, « la suite ne peut être qu’un Premier ministre issu des rangs du NFP ». Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a souhaité une « cohabitation » avec Emmanuel Macron, a rapporté franceinfo.
Vers une nouvelle dissolution de l’Assemblée ?
Mais que veulent les Français ? Selon un sondage Toluna-Harris Interactive pour RTL, réalisé après le vote de confiance lundi, 43% des Français souhaitent que Jordan Bardella soit nommé Premier ministre. La présidente du groupe RN, Marine Le Pen, arrive en deuxième position, avec 36% en sa faveur. Selon ce sondage, 36% des Français souhaitent que Bruno Retailleau soit nommé Premier ministre. Suivent ensuite Bernard Cazeneuve (33%), Gérald Darmanin (32%), Raphaël Glucksmann et Sébastien Lecornu (28%) ou Xavier Bertrand (27%).
Emmanuel Macron pourrait aussi désigner une personnalité avec un profil technique, qui ne serait pas un responsable politique ou qui aurait un profil hybride, a souligné LCP. Le futur Premier ministre aura pour tâche de faire adopter le budget 2026 à l’Assemblée nationale. Si le successeur de François Bayrou n’y parvient pas, le président devra-t-il nommer un autre Premier ministre ? Depuis le mois de juin 2024 et la dissolution de l’Assemblée nationale, le chef de l’État a nommé trois personnes à Matignon, montrant l’instabilité politique du pays. Pour certains, seule une nouvelle dissolution de l’Assemblée et des législatives anticipées pourraient éclaircir la situation. « Je suis persuadé qu’il n’y aura pas d’autre solution que la dissolution », a déclaré l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy. L’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, craint « que la dissolution finisse par devenir inéluctable ». Le Rassemblement national plaide pour une « dissolution ultra-rapide ». Pour François Hollande, la dissolution n’est pas la réponse, « sauf à vouloir prendre le risque de mettre le Rassemblement national à Matignon ». En août, Emmanuel Macron avait écarté cette possibilité.
Emmanuel Macron va-t-il suivre François Bayrou ?
Après François Bayrou, certains responsables politiques souhaitent faire tomber Emmanuel Macron. La France insoumise a déjà indiqué qu’elle allait engager une procédure de destitution à l’encontre du président de la République. Le RN a répondu qu’il n’allait pas voter cette motion de destitution qui n’a « aucune chance d’aboutir ». Les appels à la démission du chef de l’État se sont aussi multipliés. Pour le président du RN, Jordan Bardella, cette hypothèse est la seule envisageable avec celle d’une dissolution. Le député de la Somme, François Ruffin, a demandé une nouvelle élection présidentielle pour apporter « de la stabilité ». Toutefois, dans une interview donnée fin août, Emmanuel Macron a exclu de démissionner. « Présider, c’est faire ce pour quoi on a été élu […] ce que je ferai jusqu’au dernier quart d’heure », a-t-il assuré.