« Ce n’est pas un choix qui nous fait plaisir, mais nous l’assumons avec courage. » Jeudi 20 novembre, la rapporteuse générale centriste Élizabeth Doineau a indiqué la position de la majorité de droite au Sénat, défavorable au peu de mesures de gauche votées à l’Assemblée nationale en première lecture. Le Sénat a ainsi rétabli deux mesures décriées dans le PLFSS : une taxe sur les mutuelles et le gel du barème de la CSG pour les retraités et les chômeurs, rapporte Le Parisien.

Concrètement, les sénateurs ont voté pour un impôt sur les grands groupes de mutuelles et une augmentation des prélèvements pour les retraités, les chômeurs et autres personnes bénéficiant d’une pension d’invalidité ou d’un revenu dit « de remplacement ». Le dispositif a été rétabli au Sénat pour l’année 2026 par un vote très large à main levée, à l’initiative de l’alliance entre les Républicains et le bloc macroniste. « Ce n’est pas un choix qui nous fait plaisir, mais nous l’assumons avec courage […] nous sommes à un tel point de déficit qu’il faut y réfléchir », a déclaré la rapporteuse générale centriste Élisabeth Doineau auprès du Figaro.

Le détricotage du Budget par le Sénat

De son côté, le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou a soutenu le rétablissement de la mesure afin de, selon ses mots, « revenir à une équation économique supportable pour le budget. » La gauche sénatoriale a critiqué cette mesure qui fera grimper certains chômeurs ou retraités dans une tranche supérieure d’impôt sans que leur revenu n’ait augmenté. Le sénateur socialiste Bernard Jomier a déclaré : « Pour rétablir les comptes, vous faites le choix politique de vous en prendre aux Français modestes et aux Français précaires ».

Concernant les mutuelles, la chambre haute a rétabli la taxe sur les complémentaires santé censée rapporter un milliard d’euros en 2026. En outre, les sénateurs s’apprêtent également à revenir sur la suspension de la réforme des retraites contre laquelle la majorité de droite et du centre est vent debout. Ces derniers se sont dits prêts à nettoyer le budget 2026 des « mesures fiscales fantaisistes votées par l’Assemblée nationale », témoigne Marc-Philippe Daubresse, sénateur (LR) du Nord auprès du Monde. « On a un gouvernement qui a cédé à la gauche et à ses vieilles recettes : dépenses, impôts, taper sur les plus riches comme réponse à tous les problèmes ».