Ils étaient suspendus de leurs fonctions depuis août 2021. Les soignants qui ont refusé d’être vaccinés contre la Covid pourront réintégrer leur service ce lundi 15 mai, comme l’a annoncé le Gouvernement dans un décret publié au Journal officiel la veille. Le décret supprime l’obligation de vaccination pour les soignants et permet leur retour au travail sous certaines conditions.

Selon les informations du ministère de la Santé, moins de 1 % des soignants auraient refusé le vaccin contre la Covid, rapporte Midi Libre. On en compterait entre 20.000 et 40.000 selon la CGT Santé. Fin 2021, la France avait imposé une obligation vaccinale à 2,7 millions de personnes, parmi les soignants mais aussi les personnels des hôpitaux, des maisons de retraite, les ambulanciers, les aides à domicile, les pompiers…

Depuis la publication du décret qui annule ces suspensions, les employeurs des établissements publics sont tenus de proposer aux soignants une réintégration « au plus tôt possible et dans les deux semaines » à venir. Mais les soignants retrouveront-ils le poste qu’ils occupaient auparavant ?

Des frictions possibles ?

Toujours selon Midi Libre, ils auront le droit de reprendre leurs fonctions sur un ancien poste. Un autre poste équivalent pourra aussi leur être proposé, sans « caractère discriminatoire ». Si les professionnels de santé le refusent, ils pourront être radiés des cadres au motif d’abandon de poste. Mais une rupture conventionnelle ou une médiation nationale avec les responsables sont également possibles.

Sur l’ensemble du personnel suspendu, un peu plus de la moitié devraient retrouver leur poste selon la CGT Santé. Dans quelle atmosphère seront-ils accueillis ? Difficile à dire, mais Libération souligne que le médecin urgentiste Matthias Wargon a d’ores et déjà publié une tribune indignée dans Le Monde. « Plus difficile va être la réintégration de ceux qui ont milité contre les vaccins et les mesures barrières, qui se sont radicalisés sur les réseaux sociaux et ont tenu un discours revendicatif », estime le médecin urgentiste.

Un retour définitif ?

Le retour des soignants est, en revanche, conditionné par la reprise de la pandémie. Si les contaminations à la Covid repartent en flèche, le Gouvernement a la possibilité de suspendre les soignants concernés.

Mais les députés ont voté à l’Assemblée nationale une proposition de loi qui abrogerait toute suspension pour non-vaccination à la Covid. Elle a été déposée par le député de gauche Jean-Victor Castor. Adopté en première lecture à l’Assemblée, le texte doit encore être examiné par le Sénat.