Le 46e sommet de l’ASEAN, qui se tient en ce moment du lundi 26 au mardi 27 mai à Kuala Lumpur (Malaisie), revêt une importance particulière pour les pays d’Asie du Sud-Est qui doivent faire face aux tarifs douaniers agressifs imposés par les États-Unis. Dévoilés par le président américain Donald Trump pour la première fois en avril dernier, ils sont exceptionnellement élevés pour les pays de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN). Ce sont donc la Birmanie, la Thaïlande, le Vietnam, Brunei, le Laos, le Cambodge, les Philippines, la Malaisie, l’Indonésie et Singapour qui se sont lancés en quête de nouveaux partenaires commerciaux face à l’absence de réponse du côté états-unien, malgré de nombreuses sollicitations, comme le relève France 24.
La piste privilégiée de la Chine et des pays du Golfe
Les représentants des pays de l’ASEAN ne sont pas seuls à Kuala Lumpur, ayant convié leurs homologues chinois et du bloc constitué du Koweït, d’Oman, de l’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis et de Bahreïn, aussi désigné comme le Conseil de coopération du Golfe (CCG). Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, dont le pays accueille le sommet, a estimé lundi que la Chine et le CCG avaient « les moyens et la responsabilité de s’ériger en piliers de stabilité et moteurs de croissance future ». L’ambition affichée est claire : diversifier les partenariats économiques de l’ASEAN afin de ne plus subir de plein fouet les décisions imprévisibles et radicales de Donald Trump. Une diversification qui pourrait s’étendre, pourquoi pas, à l’Union européenne. Les pays de l’ASEAN ne ferment en tout cas pas la porte à cette option, selon l’AFP et Le Figaro.
Des relations cependant compliquées avec la Chine
Se tourner vers la Chine, dont la réactivité tranche grandement avec la lenteur des États-Unis, peut constituer un pilier de la diversification des pays d’Asie du Sud-Est. Leur rôle pourra également consister en une facilitation des échanges entre le Golfe et la République populaire de Chine. Cependant, les relations entre cette dernière et certains États de l’ASEAN sont sujettes à des tensions subsistant depuis un moment, notamment en mer de Chine méridionale. Il faudra donc très certainement apaiser ces querelles dans la région avant de pouvoir envisager des relations commerciales pérennes.