« Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître. » Ainsi s’est exprimée la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, au moment d’annoncer l’interdiction de fumer dans de nombreux lieux publics à partir du 1er juillet à l’occasion d’un entretien exclusif donné au journal Ouest-France le jeudi 29 mai. Sont ainsi visés pour devenir des espaces sans tabac « les plages, parcs et jardins publics, abords des écoles, abri de bus, équipements sportifs« . Cette annonce survient deux jours avant la Journée mondiale sans tabac du samedi 31 mai.
Un décès sur dix lié au tabac
Cette mesure est motivée notamment par le fait qu’un décès sur dix est à imputer aux conséquences de la consommation de tabac chaque année en France. Ce sont ainsi 75 000 personnes qui perdent la vie tous les ans. « C’est la première cause de mortalité évitable. Les cancers du poumon sont sources de terribles souffrances. Une vie n’a pas de prix mais les cancers coûtent 150 milliards d’euros par an, ce qui n’est pas rien quand on pense à la situation financière de notre modèle social», développe Catherine Vautrin. L’application de cette interdiction ne se fera pas sans accroc et les maires de France s’interrogent quant à la façon dont le contrôle sera orchestré. À noter qu’elle pourra engendrer une contravention allant jusqu’à 135 euros.
Terrasses de café et cigarettes électroniques épargnées
Les terrasses de café et les cigarettes électroniques ne sont pour l’instant pas concernées par l’interdiction alors que sept Français sur dix sont favorables à des restrictions pour les fumeurs, même en extérieur, selon un sondage YouGov commandé par le HuffPost en marge de la Journée mondiale sans tabac. « On n’est pas là pour donner des leçons de morale, mais pour faire de la prévention. Mon ministre [chargé] de la Santé, comme moi, souhaitons que les générations qui naissent soient des générations sans tabac», a justifié la ministre du gouvernement de François Bayrou. Concernant les cigarettes électroniques, elle dit travailler avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et la Haute Autorité de santé (HAS) « pour réduire le taux de nicotine autorisé dans les produits de vapotage», ainsi que le nombre de saveurs proposées.