Jusqu’au 18 novembre, l’Égypte va être le cœur des discussions autour des futurs politiques environnementales internationales. La 27ᵉ édition de la “Conférence des Parties” (COP) réunis près de 200 pays. Ils sont présents pour aborder la situation climatique actuelle, marquée par de grands dérèglements et une situation énergétique à bout de souffle à cause de la guerre en Ukraine. Bien que le premier pollueur mondial, la Chine, ne soit pas présent à cette Conférence des Nations Unies sur le climat, de nombreux pays très émetteurs de gaz à effet de serre ont répondu à l’appel comme les États-Unis ou le Royaume-Uni ….
C’est quoi une “Conférence des Parties” ?
Les COP sont les sommets les plus importants organisés pour le climat et la planète. La première édition a été organisée à Rio de Janeiro en 1992 et a sobrement été appelée le Sommet de la Terre. Depuis, chaque année, les pays négocient au cours de réunion et de conférence la mise en place d’accord pour limiter les différents facteurs du réchauffement climatique. Le dernier traité marquant en date est l’Accord de Paris adopté en 2015 lors de la COP21. Dans ce dernier, tous les pays signataires se sont engagés à intensifier leurs efforts afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C au-dessus des températures préindustrielles. Pour situer l’urgence, la COP21 avait été qualifiée de “sommet de la dernière chance”.
Quels sont les objectifs affichés de la COP27 ?
Le site des Nations Unies met en avant plusieurs points cruciaux qui seront débattus au cours de cette COP27. En premier lieu viens « l’atténuation« , c’est-à-dire les efforts mis en place pour limiter et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Seront donc discutés les moyens disponibles pour réduire ses émissions : nouvelles technologies, développement des énergies renouvelables, “amélioration de l’efficacité énergétique des équipements plus anciens ou la modification des pratiques de gestion ou du comportement des consommateurs”, explique le site des Nations-Unies.
Il y a ensuite « l’adaptation« . L’idée derrière cet angle est de savoir comment tous les pays peuvent être mis à contribution afin d’aller dans le même sens. « La Présidence de la COP27 s’attend à ce que les nations enregistrent et évaluent leurs progrès vers le renforcement de la résilience et l’aide aux communautés les plus vulnérables« , est-il expliqué sur le site des Nations-Unies. Il est important aussi de faire en sorte que les différents acteurs de la société soient investis par les missions et les objectifs : gouvernements, institutions financières et secteur privé.
Enfin, le dernier angle est au sujet de la « finance climatique« . Car oui, pour développer des mesures, il faut de l’argent et des « financements climatiques ». Dans les objectifs affichés, il y a celui de l’augmentation des contributions des pays développé en faveur des pays les moins développées et pour qui les changements sont les plus lourds économiquement. Parmi les engagements clairs, il y a celui d’imposer le respect des accords résultant de la COP de 2009 à Copenhague. Les pays développés s’étaient alors engagés à fournir 100 milliards de dollars par an en faveur du climat.
Quelles sont les conséquences de la guerre en Ukraine ?
Il n’est pas aisé de quantifier précisément les répercussions du conflit ukrainien sur les émissions de gaz à effet de serre. Mais une chose est sûre, la guerre qui oppose la Russie et l’Ukraine a de lourdes conséquences sur le climat. La Russie était, avant le début du conflit, l’un des plus gros exportateurs de gaz en Europe. Mais les multiples sanctions ont conduit le vieux continent à devoir chercher de l’énergie autre part, quitte à faire un retour en arrière et à rouvrir des centrales à charbon.
« L’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué une crise mondiale de l’inflation, de l’énergie, de l’alimentation et de la chaîne d’approvisionnement. Des pays comme l’Allemagne ont dû réduire leurs objectifs climatiques à court terme« , explique les Nations-Unies. « La COP27 verra très probablement un revers dans les promesses et les engagements que certains pays ont pris l’année dernière« , peut-on encore lire.
La COP27 entourée de polémique
Le choix de l’Égypte comme pays hôte de la COP27 a fait couler de l’encre. Nombreux ont été les observateurs et les défenseurs des droits de l’homme à avoir critiqué ce choix. En effet, l’Égypte connaît un virage autoritaire ces dernières années. L’ONG Amnesty International dénonce le non-respect des droits humains, affirmant que « des milliers de personnes sont emprisonnées arbitrairement« , tandis que les « journalistes sont muselés« , rappelle Libération. Les manifestations sont durement réprimées et les contestataires souvent mis sous pression, ou simplement emprisonnés. À cela s’ajoute la condition des droits des femmes et des minorités de genre, complétement ignorés.
Au-delà de la destination, la nomination de certains sponsors relève pour le moins de choix audacieux. Coca-Cola en fait partie. Comme le rappelle Greenpeace, cité par Libération, « Coca-Cola produit 120 milliards de bouteilles en plastique jetables par an, et 99% des plastiques sont fabriqués à partir de combustibles fossiles, ce qui aggrave à la fois la crise du plastique et la crise climatique« . On retrouve également comme sponsors Vodafone, Microsoft – plus grand partenaire technologique de l’industrie pétrolière et gazière – EgyptAir, Siemens, IBM ou encore Google …