L’annonce a été faite le 6 décembre par Île-de-France Mobilités : dès 2023, l’abonnement mensuel, communément appelé pass Navigo, va augmenter de 11,8%. Dans le détail, cela signifie qu’il faudra débourser 84,10 euros pour se munir de ce fameux pas — actuellement, le prix mensuel est de 75,20 euros depuis janvier 2017. Le ticket à l’unité passera de 1,90 à 2,10 euros. Globalement, cette hausse est une conséquence de l’augmentation des prix de l’énergie et de l’inflation. Mais du côté des usagers, cette annonce fait clairement grincer. 

Beaucoup pointent une nette dégradation de ce service de mission publique des transports en commun dans la région parisienne. Une quadragénaire qui utilise quotidiennement les transports témoigne auprès de Libération : “Depuis l’été dernier, je constate que les bus sont moins fréquents et toujours plus remplis. Il m’arrive d’attendre plus de trente minutes en heure de pointe pour prendre le 102. Alors, quand j’entends parler d’augmentation du prix du pass Navigo, ça me déprime”. Un désarroi partagé par ce trentenaire, cité aussi par le quotidien, qui trouve que c’est du “racket”. 

Paradoxe

Un retraité, quant à lui, constate : “Le bus, plus que tout autre moyen de transport, est fondamental pour les quartiers enclavés, pour les personnes qui ne vivent pas au pied d’un métro ou d’une gare, mais aussi les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite.” Certains usagers songent même à arrêter leur abonnement, comme Anaïs, 29 ans, interrogée par 20 Minutes : elle qui vit en Seine-Saint-Denis, à 7 kilomètres de son travail, prenait le métro par souci d’économie et d’écologie, même si le trajet était plus long qu’en voiture. “J’arrêterai mon abonnement Navigo annuel car clairement, pour moi, il ne sera plus rentable.”

D’autres vont plus loin : “Je vais peut-être me mettre à frauder, moi aussi, et payer une amende de temps en temps… Ça me coûtera peut-être moins cher que les 1000 euros par an dans un pass”, confie un usager à 20 Minutes. Étonnant paradoxe, quand on sait que les transports en commun sont censés incarner une alternative écologique et économique dans un contexte d’inflation et de réduction du pouvoir d’achat.