Dans quelles conditions avez-vous quitté l’Ukraine ?
Anastasia : Quand la guerre a éclaté, je vivais avec ma petite sœur et mon futur époux dans la ville de Marioupol. J’étais graphiste et lui, développeur web. Nous avions acheté une voiture, nous avions visité des appartements, sélectionné des destinations pour notre lune de miel mais je n’ai pas pu me marier à cause de la guerre. Nous avions prévu de nous dire “oui” le 4 avril 2022. Nous vivions une vie paisible, mais elle a basculé quand les premières régions de l’Ukraine ont été bombardées. Ma mère, qui est restée en Ukraine, m’a encouragée a quitté le pays avec ma sœur de 13 ans. De Marioupol au Havre, le voyage a duré 5 jours. Pendant les trajets en train, nous avons entendu des bombardements et des roquettes tomber près des voies ferrées. Ma sœur et moi craignions que notre train soit la cible des bombes de l’armée russe. Alors que ma sœur avait des crises d’angoisses, je devais garder mon calme pour nous mettre à l’abri. Quand nous sommes arrivées en Pologne, nous avons été accueillies par des associations et nous avons pris un avion pour Paris. Ma belle-mère (la mère de mon petit ami) est arrivée au Havre avant nous. Nous l’avons rejointe.
« L’aide de l’Armée du Salut est précieuse :
elle soigne les blessures physiques et les maux invisibles »
Paris. Le Havre. L’Armée du Salut. Comment s’est passée votre arrivée en France ?
A. : Nous sommes arrivés le 15 avril, à Paris. Ensuite nous nous sommes rendues au Havre en train. Ici, nous avons été accueillies par l’Armée du Salut et ses bénévoles. Dans ce centre, nous pouvons nous reposer et manger en toute tranquillité sans craindre les bombes, les roquettes et les […]