Il s’agit d’un des ultimes accords entre les pays du monde entier à la 28e Conférences des parties (COP28) à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Mercredi 13 décembre au matin, les 200 États participants ont approuvé un projet pour appeler à sortir des énergies fossiles. Il était présenté par la présidence émirienne de la COP, et sa publication a été attendue toute la nuit, pour permettre de débloquer les négociations climatiques, comme l’explique La Croix.
Le texte est un appel à abandonner toutes les énergies fossiles, principales responsables du changement climatique. En cela, l’accord est inédit dans l’histoire des conférences sur le climat des Nations unies.
Une négociation mot par mot
Selon le document, la COP28 appelle à « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ».
L’Union européenne s’est engagée, depuis 2021, à atteindre la neutralité carbone pour 2050. Pendant la COP28, elle a exigé cet appel à accélérer l’action dès la décennie en cours. Mais les principaux producteurs de pétrole, de charbon et de gaz, comme l’Arabie saoudite et la Chine, lui ont donné du fil à retordre. Le Réseau action climat canadien a dû proposer le terme « transitionner hors de » à la place du terme « sortir » pour aboutir à un document officiel sur les énergies fossiles.
Un accord controversé
Comme le relate L’Humanité, les ONG et militants écologistes ne se satisfont pas de ce texte, car il ne contraint pas les États à abandonner les énergies les plus polluantes, et joue sur la sémantique.
Auprès de L’Humanité, Maxime Combes, économiste et spécialiste des négociations climatiques, regrette que « le texte donne beaucoup plus de place aux solutions technologiques », comme la capture et le stockage de carbone. La proposition adoptée par la COP prévoit, ainsi, que seuls les gisements non soumis à ces dispositifs devront être enfouis à nouveau.
Pour l’économiste, la solution de la capture de carbone est problématique, car cette technologie est très coûteuse et encore mal maîtrisée.
Dans Ouest-France, Gaia Febvre, responsables des politiques internationales au Réseau action climat France, salue de son côté le signal politique fort de la COP28 vers la sortie des énergies fossiles. Mais elle dénonce le manque de moyens financiers pour accompagner vers la transition énergétique les pays qui en ont le plus besoin.