Sur la route, ils sont plus de 7 000 hommes, femmes et enfants à marcher sous un soleil de plomb en direction des États-Unis. Partis la veille de Noël, ils viennent d’Amérique centrale, du Honduras, de Colombie, du Venezuela, de Cuba ou encore d’Haïti, fuyant la misère de leurs pays, quitte à marcher pendant des heures dans des conditions difficiles.

Des chiffres exceptionnels

La police des frontières des États-Unis fait état ces dernières semaines de 10 000 passages chaque jour, un rythme en croissance depuis quelques mois. Selon la ministre des Affaires étrangères mexicaine, plusieurs milliers de personnes entrent au Mexique chaque jour. Comme rapporté par nos confrères de RFI, ces chiffres sont exceptionnels.

Ces caravanes de migrants sont chose courante ces derniers mois au Mexique. L’objectif est de permettre aux migrants de voyager en groupe tout en attirant l’attention des politiques et des médias sur la crise migratoire.

Selon Libération, le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, et une délégation emmenée par le secrétaire d’État des États-Unis, Antony Blinken, doivent justement se rencontrer mercredi 27 décembre à Mexico, afin de “discuter de la sécurité aux frontières” et de la possibilité de “rouvrir les points d’entrée sur cette frontière”, récemment fermés face à l’afflux de migrants.

Une thématique sensible pour le camp démocrate

Ce dossier migratoire entre les deux voisins n’est pas nouveau. Washington a pour l’instant demandé à Mexico de contenir les arrivées de migrants provenant non seulement d’Amérique centrale mais également de Cuba ou d’Haïti. La thématique est complexe et sensible pour Joe Biden, surtout dans ce contexte d’élection. Cette dernière doit se tenir le 5 novembre 2024, et l’immigration est une problématique inquiétant tout particulièrement les Américains. Un sujet sur lequel les républicains n’ont pas de mal à se positionner franchement, contrairement au camp démocrate.

Comme le gouverneur du Texas, le trumpiste Greg Abbott, qui a signé le 18 décembre une loi créant l’infraction d’entrée illégale, punie de six ans de prison, et de vingt ans en cas de récidive. Un texte devant entrer en vigueur fin mars, qui élimine aussi le statut de “lieu refuge”, pourtant adopté par plusieurs municipalités. Les opposants comptent sur son invalidation par la cour constitutionnelle du Texas, mais si elle est adoptée, cette loi fera du Texas l’État le plus répressif et inhospitalier pour les migrants.

La réunion de Mexico a été convoquée en urgence afin de trouver une solution à la situation. Selon le département d’État américain, la visite a comme objectif “d’identifier les moyens par lesquels le Mexique et les États-Unis vont relever les défis en matière de sécurité frontalière, notamment à travers des actions permettant de rouvrir des points d’entrée clés sur [leur] frontière commune”.