La proximité de l’autre : son souffle, sa parole, la contamination par le toucher, par la présence simultanée dans le même espace clos… On s’est parlé de plus loin ; derrière le masque, on n’a plus vu ni les sourires ni les rires. Les yeux ont cristallisé l’expression de la joie, de l’étonnement, du mécontentement. On n’a plus touché les mains. On a adopté des réflexes de méfiance sanitaire : lavage des mains, gel systématique – ah ! la sensation du gel… Pour certains, se sont succédé des nettoyages de folie, dérivant vers l’obsession.

Des personnes se sont enfermées chez elles, même quand les réglementations permettaient de sortir. Chez soi comme dans un bunker, sans plus aucune interférence, focalisé sur ses repas, ses horaires, ses besoins « essentiels » avec, au passage, moins de coquetterie et d’apprêt […]