Au sein de l’Éducation nationale, c’est un vrai serpent de mer. Le port de l’uniforme dans les écoles a été suggéré par de nombreux ministres, mais c’est à la rentrée 2024 que la mesure prendra officiellement forme dans certains établissements, avec l’aide de l’État.

Début décembre, Gabriel Attal a déclaré aux enseignants et à la presse que le Gouvernement souhaitait tester la tenue dans des écoles, collèges et lycées des collectivités volontaires.

Paris-Normandie commence par détailler la tenue qui est décrite dans le guide de quatre pages édité par le ministère de l’Éducation nationale. Le journal explique que chaque élève se verra attribuer un kit, composé de cinq polos, deux pulls et deux pantalons. Le kit coûtera environ 200 euros, et l’État devrait financer la moitié des frais, tandis que la mairie, le département ou la région volontaire pourrait financer l’autre moitié.

Les collectivités locales, libres de choisir

Les enfants pourront aussi bénéficier d’un vêtement neuf de rechange par an, si ces habits s’abîment ou se perdent. Il pourra être adapté pendant la « période hivernale ou en cas de fortes chaleurs », de même que pour certains cours, comme l’éducation physique et sportive. Les collectivités locales seront libres de choisir ces modalités, et certaines communes évoquent déjà la possibilité d’ajouter un écusson à l’uniforme.

Le Monde analyse, quant à lui, les motivations de cette expérimentation. Selon les textes du guide édité par le ministère, l’adoption de cette « tenue vestimentaire commune » vise à « renforcer la cohésion entre élèves et à améliorer le climat scolaire ». Il doit permettre aux élèves de « s’épanouir au sein d’une école à l’abri de toute forme d’inégalités et de prosélytisme ».

Une majorité de volontaires à droite de la sphère politique

Le Gouvernement insiste d’ailleurs sur le fait que les kits distribués aux élèves doivent « naturellement respecter les principes de neutralité et de laïcité ». Les élèves qui ne respectent pas le règlement et ne portent pas cette tenue pourront être sanctionnés. Enfin, Le Monde relève que la plupart des élus ayant déclaré vouloir participer au projet sont classés à droite, voire à l’extrême droite. En région Auvergne-Rhône-Alpes, par exemple, cinq lycées, soit 3 000 lycéens, tenteront l’expérience. Le président Les Républicains de la Région, Laurent Wauquiez, a expliqué que ces établissements avaient été choisis dans les campagnes et les villes, et dans la voie générale et professionnelle, dans le public comme dans le privé, pour représenter la diversité du territoire.