Au mois de juin prochain, le Parti socialiste connaîtra le nom de son futur leader en vue des élections municipales de 2026 et des présidentielles de 2027. L’actuel Premier secrétaire, Olivier Faure, a d’ores et déjà annoncé qu’il se présenterait à sa propre succession. Mais, depuis, plusieurs candidats potentiels se sont également prononcés avec l’intention de récupérer la présidence du parti de gauche. Ainsi, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, Boris Vallaud, patron des députés PS à l’Assemblée et Philippe Brun, député de l’Eure, ont récemment officialisé leurs candidatures. L’occasion de passer en revue les profils de chaque candidat, à commencer par Olivier Faure.

Le Premier secrétaire sortant espère briguer un quatrième mandat à la tête du PS et pour ce faire, il devra réussir à apaiser les tensions qui ont récemment émergé au sein du groupe politique (notamment lors des négociations sur le texte de loi budgétaire du gouvernement Bayrou). De plus, Faure a participé à la création de la Nupes en 2022 puis du Nouveau Front populaire pour les législatives anticipées de 2024. Mais aujourd’hui, cette alliance des gauches n’est plus du goût de certains socialistes qui aimeraient plutôt faire cavalier seul à l’Assemblée et se défaire des discours polémiques des Insoumis, jugés trop complaisants envers le Hamas après les attaques du 7 octobre, souligne france info.

Vallaud ou Mayer-Rossignol en second choix ?

Aux côtés d’Olivier Faure dans les négociations avec le gouvernement Bayrou, le patron des députés PS, Boris Vallaud, a officialisé sa candidature le 13 mars sur le plateau de France 2. « Je peux être ce lien entre des socialistes qui prétendent ne pas s’entendre mais dont je sais qu’ils peuvent travailler ensemble », assure celui qui entend « rassembler » le parti. Dans une tribune publiée la veille dans Libération, Vallaud appelle à un congrès de « réconciliation » et de « doctrine« , en défendant l’union de la gauche « à toute force mais pas à tout prix », souligne Le Parisien. Il se dit « d’accord » avec Martine Aubry pour une union de la gauche la plus large possible, sans toutefois mentionner le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon. De plus, l’ancien président de la République François Hollande a loué sur France Inter les « qualités » de Boris Vallaud, sans directement lui apporter son soutien.

Nicolas Mayer-Rossignol entend lui aussi fédérer la gauche mais semble plus réticent à l’idée de poursuivre le rapprochement avec les Insoumis. Lui qui était déjà hostile à la Nupes, se dit contre « un accord national avec [eux, NFDLR] tant qu’ils poursuivront cette stratégie de brutalisation du débat public », précise france info. Le maire de Rouen assume sa « légitimité » à se présenter en tant que candidat à la présidence du PS en 2023 et plaide pour la construction d’« une nouvelle force politique » dans une tribune publiée par L’Opinion le 9 mars dernier. Ainsi, il souhaite l’émergence d’un « nouveau rassemblement de la gauche », et pourrait s’allier avec le parti de Raphaël Glucksmann, Place publique. Nicolas Mayer-Rossignol peut également compter sur le soutien de poids lourds du PS. Sa tribune a notamment été signée par Anne Hidalgo, la maire de Paris, Patrick Kanner, président du groupe PS au Sénat, et Carole Delga, présidente de la région Occitanie.

Brun, Hollande, Cazeneuve et autres outsiders

Outre les trois candidats précédemment cités qui représentent aujourd’hui les favoris à la victoire du parti, le PS compte dans ses rangs des outsiders qui pourraient bien créer la surprise lors du congrès du parti au mois de juin prochain. Le député socialiste de l’Eure, Philippe Brun est pour l’heure le quatrième et dernier candidat officiel. Dans une tribune publiée le 13 mars au Parisien, il présente ses ambitions et appelle à la formation d’un « nouveau socialisme » et estime que le PS est le seul parti qui « dispose de la force et de la crédibilité nécessaire » pour affronter la montée de l’extrême droite en France. Défenseur de la cause des Gilets jaunes, Philippe Brun veut « revenir à une organisation de terrain » et se dit d’ores et déjà prêt pour la présidentielle de 2027.

L’avenir du Parti socialiste pourrait aussi revenir à un ou une candidat(e) pas encore déclaré. En 2024, le parti a repris dans ses rangs, l’ancien président François Hollande. Si sa candidature relève plus du rêve que de l’hypothèse, il ne reste pas moins que la dernière personnalité de gauche à avoir gouverné le pays et sa victoire au congrès du parti lui avait permis de se présenter en 2012. Même son de cloche pour Bernard Cazeneuve qui ne devrait pas (sauf surprise) se porter candidat.

Enfin, qu’en est-il d’Anne Hidalgo, de Karim Bouamrane ou de Carole Delga ? Les deux premiers occupent des postes de maires (Paris pour Hidalgo et Saint-Ouen-sur-Seine pour Bouamrane) et seront sans doute hors du jeu politique après 2026. Quant à la dernière, elle s’avance comme la femme la plus influente du PS ces dernières années. Pour ces trois personnalités, le scrutin du congrès du PS est un risque mais il peut offrir un horizon politique ambitieux en vue de 2027 et au-delà.