Ces «ecclésioles», «loin d’être seulement une sorte de pis-aller» dû aux conditions actuelles, dessinent un nouveau type d’Église tenant mieux compte de la nécessité de pratiques inter-confessionnelles, de «l’insuffisance ministérielle croissante» et de la «réalité diasporique de l’Église».
Refondation de la société. On en parle, en prenant conscience de la nécessité urgente de remédier aux injustices sociales criantes qui apparaissent avec une grande évidence.
Refondation de la civilisation. On en parle, en prenant conscience des effets pervers de l’économie libérale de marché et du capitalisme financier.
Refondation de l’Église. Parlons-en, à l’occasion du confinement qui rend impossibles les assemblées liturgiques habituelles et ne permet la participation et l’accompagnement des fidèles que par le truchement des médias, publics et privés.
1. On le sait: l’Église n’est pas réductible aux bâtiments ni aux assemblées liturgiques, pour précieux voire toujours à nouveau essentiels qu’ils soient.
Le temple de Dieu est là où est le Christ, et le Christ est là où est Dieu. «Vous êtes le temple de Dieu, de l’Esprit Saint», dit l’apôtre Paul (1 Corinthiens 3,16 ; 6,19).
Il y a là des ressources peu et en tout cas insuffisamment explorées pour l’être-Église, le vivre-Église.
2. Jeudi saint: une église de maison. Un couple se prépare vers le soir à célébrer la sainte Cène autour de la table basse de la pièce commune. Lectures bibliques, de l’Ancien et du Nouveau Testament, telles que proposées pour cette occasion; long moment – respirant – de déposition des intentions de prière dans l’ouverture à – et la communion avec – toute l’humanité et avec toute l’Église universelle dans leur détresse et leur espérance; paroles d’institution de la Cène et prière eucharistique conclue avec la prière du Notre Père; communion sous les deux espèces, silence et bénédiction.
Trois jours après, à Pâques, dans le culte retransmis en Eurovision depuis Lausanne, les téléspectateurs concernés étaient invités à préparer chez […]